Après l’attaque dont la ville de Beni a été victime le jeudi 22 juin dernier, la population de cette ville reste dans un climat de peur. Les assaillants bien qu’ayant été repoussés et quelques-uns tués, ils seraient toujours dans les environs de la ville. Ceci pousse les ONGs à mobiliser tout le monde à rester vigilant.
Dans ce contexte d’imprécision, notre rédaction a contacté, pour une Nème fois, Maitre Omar Kavota de l’ONG CEPADHO, pour connaitre la situation de Beni trois jours après l’incursion de ces rebelles. Il répond aux questions de Djaffar Al Katanty.
Global Infos : Bonjour Monsieur, veuillez vous présenter auprès de nos lecteurs
Omar : Je suis Me Omar KAVOTA, Coordonnateur et Directeur du Centre d’études pour la promotion de la Paix, la Démocratie et les Droits de l’homme (CEPADHO, en sigle).
G.I. : le jeudi 22 juin dernier, la ville de Beni s’est réveillée sous une situation confuse, après vous être informé, dites-nous ce qui s’est réellement passé
Omar : Jeudi dernier la ville de Beni a été attaquée par une coalition rebelle. Selon les informations en notre possession, cette attaque est à attribuée à une nouvelle rébellion dénommée MNR (Mouvement National des Révolutionnaires). Il s’agit d’une association de groupes armés et terroristes, notamment différentes factions des Maï-Maï, des ADF NALU, des ex-M23, des FDLR et des évadés de la prison de Kangbayi. Cette rébellion a un porte-parole, le nommé John Maangaiko.
Pour notre part nous estimons que cette nouvelle rébellion doit être connectée politiquement et militairement à une force extérieure. Sa dotation impressionnante le prouve. Il faut démasquer ce soutien et le couper. Heureusement les FARDC ont déjà repris le contrôle. Cependant le danger persiste d’autant plus que le mouvement n’est pas encore éradiqué. Les assaillants rodent encore dans les périphéries de Beni et de Butembo.
G.I. : Que retenir à ce jour de la situation sécuritaire dans le Grand Nord, notamment à Beni?
Omar : Le Grand-nord est en proie à une nouvelle guerre de la part de cette coalition rebelle qui ambitionne partir d’ici pour déstabiliser toutes les institutions du pays. Ils ont déjà osé (en attaquant la prison centrale de Beni, le Quartier de Mukulya, les localités de Pabuka, Kabasha et Kalau avant de pénétrer le cœur de la ville jeudi dernier). Il ne faut pas banaliser cette rébellion, c’est une très grande menace. De notre point de vue toutes les institutions doivent se mobiliser pour arrêter cette aventure.
G.I. : Quel a été le rôle de la monusco pendant cette attaque?*
Omar : La Monusco est venue en appui aux FARDC. Mais nous estimons que, et la Monsuco et les FARDC, tout le monde a été pris au dépourvu. Visiblement personne n’a compris le mode opératoire de ce nouvel ennemi. L’idéal c’est qu’elles comprennent maintenant pour prendre cette menace au sérieux. Espérons que la Monusco fera, à présent, usage de ses drones pour voir clairement l’ennemi et aider les FARDC à l’endiguer.
G.I. En définitive, que conseille le CEPADHO ?
Omar : C’est ici l’occasion d’appeler la population à se méfier de cette nouvelle rébellion, à lui barrer la route en collaborant avec l’Armée, la Police et la Monusco. Le MNR comme se nomme cette coalition rebelle ne peut prétendre libérer le peuple. On ne peut jamais compter sur des criminels pour se libérer. Aussi, que l’état-major général des FARDC prenne la chose au sérieux afin d’éviter au pays toute surprise désagréable. Nous estimons que le Gouvernement et la Présidence de la République vont mobiliser toutes les institutions et mobiliser toute la nation pour défier cette nouvelle rébellion. Nous encourageons enfin, la Cour militaire Opérationnelle à poursuivre les procès contre les ADF et leurs collaborateurs et à déférer les condamnés vers les prisons de haute sécurité étant donné que la nouvelle rébellion tient par tous les moyens à libérer ceux qu’elle n’avait pas eu à Kangbaye.
G.I. : Nous vous remercions Maitre pour le temps nous accordé
Omar : C’est moi qui vous remercie
Djaffar AL KATANTY
