Dans une interview exclusive accordée à Global Infos, Monique MUKUNA Mutombo, candidate déclarée à la présidentielle de 2017 en République Démocratique du Congo, a passé en revue toutes les questions brulantes de l’heure et a fustigé la situation sociale, politique et économique vécue actuellement au pays.

Parlant du contexte dans lequel la RDC évolue à ce jour, Monique Mukuna estime qu’il s’agit d’une situation qui nécessite de la volonté politique pour son amélioration. « L’économie et le sociale sont influencés par la vision politique d’un pays. La RDC a besoin d’appliquer ce que sa constitution prévoit pour garantir le bon fonctionnement économique, culturel et social. Il faut reconnaitre que la position particulière de la RDC, son potentiel minier et ses ressources, lui donnent une situation particulière en Afrique et dans le monde. Notre position devait être de leadership vu la population (près de 80 millions d’habitants) et des ressources naturelles. Mais le pays n’est pas encore parvenu à s’imposer comme leader dans ce domaine-là»

Pour Monique Mukuna, le problème de la RDC est qu’au lieu de faire des institutions fortes, on a construit des individus plus forts. « cette situation fait que les investisseurs qui viennent travailler au pays, au lieu de s’adresser aux institutions qui s’occupent des investissements, ils sont obligés de s’adresser aux politiques et cela crée un grand problème. Si on pouvait décentraliser l’économie en donnant le pouvoir aux services en charge de chaque secteur comme ça se fait partout ailleurs, ça aiderait le pays à avancer. Aujourd’hui tout passe par la politique. C’est ce que j’ai prévu dans mon projet de société en vue de décharger la politique de toutes ces tâches qui rendent lourde l’administration » A-t-elle souligné.

Sur la question relative à l’appelle d’une tendance politique à décréter un état d’urgence vu la situation sécuritaire précaire partout en RDC, Monique Mukuna estime que cela était déjà prévisible depuis un temps. « Quand nous avons vu les prisonniers s’évader, il fallait comprendre que l’état d’urgence était déjà en préparation. Il y a eu des tueries au Kasaï, des évasions en masse préparées par une main noire pour servir de base à l’état d’urgence. L’objectif en effet, c’est de restreindre encore plus la liberté des Congolais car ils ont peur que la population ne puisse se soulever. L’état d’urgence servira à maitriser quoi ? Jusque-là personne n’a sorti un rapport pour dire ce qui s’est réellement passé, mais on prend les Congolais pour des personnes qui ne comprennent rien dans tout ce qui se manigance. Le pays de Lumumba ne doit pas être réduit à ce genre de chose. Nous restons en train de tourner en rond en donnant l’occasion à l’ennemi de continuer de contrôler encore notre pays. »

Espérant voir un printemps congolais un jour, Monique Mukuna pense que le peuple est le seul qui devra un jour se lever pour dire que ce pays appartient à tous ses fils et filles et devra être libéré de ceux qui le tiennent en otage.

Interrogée sur la proposition d’avoir une nouvelle transition ou encore un nouveau dialogue pour bien atterrir, la Représentante de RDC nouvel horizon estime que la RDC a passé beaucoup de temps dans des discussions de ceux qui se battent pour des postes.

« Si nous en sommes arrivés là où nous sommes c’est à cause de plusieurs leaders de l’opposition qui, étant en mal de poste cherchent à tout prix à se positionner. Une nouvelle transition pour quoi faire ? Alors que l’on sait qu’on va entrer encore dans plusieurs tractations sans savoir comment la personne qui va gérer cette transition va partir. Le problème ce n’est pas une personne mais c’est tout un système. Le Congolais a besoin d’un calendrier électoral, pas cette histoire d’évaluation technique du processus électoral. Pourquoi évaluer un système qui est en cours si on peut facilement le faire après ? » Se demande-t-elle, en ajoutant que la RDC est juste avant la Centrafrique en terme de pauvreté, alors pourquoi aller de transition en transition.

Sur la question des élections et l’impossibilité de les avoir en 2017 selon Corneille Nangaa, Monique Mukuna estime que le Président de la CENI passera et la RDC restera, mais ce que les Congolais retiendront c’est le rôle qu’il aura joué. « Si élection il n’y a pas cette année, je crois toujours en un printemps congolais où tous ces gens qui se jouent du peuple vont se réveiller un jour et chercher par où fuir. »

« Guérir de ses blessures, c’est ce dont le Congo a besoin. » Croit Monique Mukuna,  « Ce peuple a tant souffert et il faut lui redonner l’envie de voir le lendemain. Il faut donc une guérison morale ; toutes ces femmes violées devraient avoir un encadrement psychique après les soins médicaux. Ma plus grande bataille sera donc cette guérison morale du peuple avant de parler prospérité et dignité. »

Tout en donnant un message d’espoir, Monique Mukuna estime que c’est l’esprit congolais qui devra vaincre la bataille. Pour elle, tous les paramètres démontrent que nous sommes un pays en guerre, il faut rester unis et se battre ensemble et bannir tout esprit de tribalisme. « Je me battrais comme une femme et une mère sait se battre pour que la démocratie puisse s’installer dans notre pays afin qu’il retrouve sa place de leader et que ses enfants profitent de toutes les ressources qu’ils ont. »

 

 

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