La réflexion hante plusieurs Congolais et des inquiétudes se lèvent sur la possibilité de faire encore une vraie mobilisation de masse dans ce pays. L’opposant congolais est dans un combat sans vrai idéal, mais avec à la clé une seule chose à vendre « lui-même ».

Dans une interview sur TV5, le Premier ministre congolais s’est étalé sur les enjeux de son mandat, en démontrant qu’il est resté 36 ans au chômage et dans la lutte au sein de l’opposition (UDPS). Il s’est félicité d’être, à ce jour, l’opposant historique, après la mort d’Etienne Tshisekedi.

Des excuses pour les élections …

Dans la foulée, Bruno Tshibala a été questionné sur l’organisation des élections (sensées se dérouler en 2017 selon l’accord du 31 décembre 2016), et sa réponse rejoint ce qui a, jusqu’ici, été entendu de la bouche de Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement. Il a estimé que des efforts sont fournis pour des élections dans des meilleurs délais. Cependant si certaines contraintes empêchent cette organisation,  un autre délai serait donné par la Commission électorale.

Bruno Tshibala est arrivé à la tête du Gouvernement suite à l’accord signé entre la Majorité au pouvoir et le Rassemblement de l’opposition (une plateforme formé en Belgique et dont les travaux de création ont connu la modération de l’actuel Premier Ministre) avec à leurs côtés d’autres structures politiques et de la société civile.

Farouche opposant à Joseph Kabila au point d’être emprisonné en 2016, Bruno Tshibala a retrouvé les rênes du pouvoir et se pointe désormais comme le vrai défenseur du régime de Kinshasa.

À l’image de l’opposant congolais…

C’est une seconde nature pour les opposants congolais de se battre sans objectifs en attendant de trouver une place au soleil et se retourner contre ceux de leur ancien camp.

Du temps de Mobutu la plus part des opposants ont fini par coaliser avec lui, y compris les plus radicaux. On se rappellera de ce sobriquet donné au Maréchal « Nfuinfui », finalement son auteur a été élevé au rang de Gouverneur.

À l’arrivée de Joseph Kabila au pouvoir, certains opposants à son régime sont allés jusqu’à faire marcher des femmes sans habits pour dénoncer sa nationalité et douter de sa relation de famille avec Laurent Désiré. Plus tard, les habits du pouvoir les ont amenés à ne jurer que par lui.

On va passer sous silence le partage du gâteau à Sun city et revenir à la période de 2015-2017.

Les accords et les vagues de départ …

Lors du premier dialogue dont l’accord a été trouvé le 18 octobre 2016, une partie des opposants au régime est allé partager le pouvoir avec la majorité, parmi eux, Samy Badibanga, Willy Mishiki, Justin Bitakwira, Vital Kamerhe, José Makila et les autres. Une fois au pouvoir, ils ont présenté les élections comme une réalité lointaine et moins importante. Pourtant en septembre de la même année ils avaient appelé à manifester contre le régime pour réclamer les élections, et des Congolais ont été tués.

Au lendemain de l’accord du 31 décembre 2016, un autre groupe est sorti du Rassemblement, Bruno Tshibala, Joseph Olenghankoy, Roger Lumbala sont les plus connus. Bruno s’est vu gratifié de la primature alors que Olenghankoy chapeaute le Conseil national de suivi de l’accord. À les entendre parler à ce jour, rien ne démontre l’empressement qu’ils avaient alors qu’ils appelaient à manifester le 19 décembre 2016 pour réclamer les élections.

Il sied de se poser la question de savoir si les opposants congolais se battent réellement pour le peuple ou pour eux-mêmes ?

L’accord parlait des élections, de la décrispation et de l’ouverture de l’espace politique congolais. Bruno, le plus vieux des opposants (selon lui) est en fonction depuis plus de deux mois. Aucun prisonnier politique libéré, aucun exilé n’est revenu, aucune chaine de télévision n’a été ouverte, les meetings de l’opposition toujours annulés.

Olenghankoy est au CNSA, aucune avancée sur le plan des élections.

En définitive, l’opposant congolais n’a aucun idéal si ce n’est de se retrouver là où il y a de l’argent facile et se taire sur le reste. N’en déplaise à ceux qui meurent de faim dans l’arrière-pays.

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