Dans l’équipe constituée par le Gouverneur Célestin Pande Kapopo se trouve le Libano-Congolais Nazem Nazembe qui passe du ministère des infrastructures à celui des mines, environnement et hydrocarbures. Si sa nomination a été bien accueillie par son parti politique le Courant du futur, ce n’est pas le cas dans le chef de plusieurs personnes au Haut-Katanga.

La première à se lancer dans cette critique est la sénatrice Bijou Goya. Dans un texte publié sur les réseaux sociaux l’élue du Haut ne conçoit pas comment un « Libanais » peut occuper un ministère de souveraineté comme les mines et l’environnement. « Je veux bien qu’on lui donne le poste de culture pas la mine de nos ancêtres. Personne alors personne parmi les Congolais ne sera  propriétaire terrien au Liban  et moins encore ministre des mines. » Déclare-t-elle.

Après avoir démenti ces propos jugés racistes, la sénatrice s’attaque à l’éthique dans la gestion de la fonction publique en démontrant que Nazem, propriétaire d’entreprises minières et commerçant des produits pétroliers ne devrait aucunement chapeauter ces portefeuilles au risque de devenir juge et partie.

Intégration…

Dans la foulée, nous avons voulu avoir quelques détails sur ce dossier. Deux députés provinciaux qui déclarent vouloir faire obstacle à l’investiture du Gouvernement Kapopo estiment que Nazem Nazembe, après près de 40 ans de vie en RDC n’est toujours pas parvenu à s’intégrer dans ce pays.

Personne au Congo ne connait la femme ni les enfants de Nazem, ils vivraient à l’étranger et lui-même se logerait dans un appartenant de l’un de ses hôtels.

Il ne parle aucun mot du swahili, langue vernaculaire du Katanga, encore moins le lingala, la langue de la province de l’équateur qu’il avait choisie pour sauver ses affaires du temps de Mobutu. Dans des meetings il se fait interpréter. (comparaison faite avec les Chinois notamment qui parlent Swahili juste quelques mois après leur arrivée au Katanga, signe d’une volonté de s’intégrer.)

Les travailleurs de Nazem sont pour la plupart des Libanais et les Congolais qui sont dans ses établissements sont à des postes d’exécution.

Dans l’entourage de celui-ci, aucun Congolais ne peut prétendre être devenu riche ou avoir eu la possibilité d’accéder à la classe moyenne par son aide. Mais les jeunes Libanais nouvellement venus par son entremise sont devenus tous patrons des Congolais. Et ses seuls amis sont des partenaires en affaires, pas de Congolais proche de lui.

Pour ces députés, il serait incompréhensible que dans des forums internationaux où l’on parle des mines, que la province du Haut-Katanga soit représentée par un Libanais naturalisé congolais quand on connait la réputation douteuse de ce pays du moyen orient.

Pourquoi les gens s’acharnent-ils contre Nazem ?

Sur ce faire nous avons eu un entretien avec un autre leader d’opinion du Haut-Katanga qui estime que Nazem est un homme d’affaire prospère et bien outillé. Il a été un leader sportif de grand renom. Il mérite bien sa place dans le gouvernement, mais pas aux mines.

Dans une autre analyse circulant sur les réseaux sociaux, une nouvelle révélation est faite sur le parti politique de Nazem Nazembe.

Le Courant du Futur est, selon cette étude, un parti politique bien connu au Liban, il appartenait à l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri. Il est dirigé depuis l’assassinat de ce dernier par son fils, Saad Hariri. Pour cet article d’un certain magazine du citoyen, Nazem a adopté un parti politique de son pays de cœur en RDC et a conservé ses insignes distinctifs (drapeau bleu et un soleil en partie)

Ceci semble être un nouveau feuilleton qui va faire couler de l’ancre dans la province du Haut-Katanga qui est sensée se stabiliser après l’éviction de Jean-Claude Kazembe, remplacé aujourd’hui par le Gouverneur élu Célestin Pande Kapopo.

Fabrice Mbumba

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