Dans un communiqué publié ce dimanche 19 Novembre, la Commission Africaine pour la Supervision des Elections (CASE) interpelle la Commission électorale nationale indépendante sur les chiffres communiqués sur l’enregistrement des électeurs dans différentes circonscriptions électorales.

Voici en intégralité le message de CASE :

La Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) observe non sans déception que la Commission Électorale Nationale indépendante (CENI) s’adonne imprudemment à la communication des statistiques de l’opération d’identification et enrôlement des électeurs. En effet, l’évolution numérique de cette déterminante opération constituera très prochainement un atout majeur pour l’organisation effective des scrutins électoraux en République Démocratique du Congo.

Il est de notoriété publique que le chiffre de 44.358.305 électeurs déjà inscrits selon qu’il a été communiqué aux membres du gouvernement réunis en conseil des ministres et lors de la publication du calendrier électoral,  reste provisoire tant il est connu de tous que d’innombrables irrégularités ont émaillées ladite opération. Il en est de même de la non accessibilité des agents enrôleurs dans certains coins du pays sans oublier la situation déplorable des déplacés de guerre dans certains coins du pays où l’opération n’a pu se dérouler comme prévu.

La CASE  doute que les chiffres donnés par la CENI ne soient pas que des simples estimations visant à encourager la communauté tant nationale qu’internationale qui attendent impatiemment l’organisation des élections,  étant donné que cette opération n’a pas du tout  respecté la loi portant identification et enrôlement des électeurs en RDC.

La CASE a noté par exemple que plusieurs catégories de personnes non éligibles à cette opération se sont librement faîtes enrôler sans susciter la moindre inquiétude pour les dirigeants de la CENI malgré les annonces faites quant aux dispositions prises pour garantir des meilleures conditions techniques à cette opération.

La CASE rappelle des cas très regrettables tels que l’enrôlement des mineurs, des militaires et policiers ou encore des étrangers massivement inscrits au mépris de la procédure en vigueur.

Rien qu’à ce propos, les observateurs de la CASE ont enregistré d’effrayants témoignages faisant état des hommes en uniforme qui déclaraient publiquement avoir fréquenté les centres d’enrôlement à maintes reprises pour se procurer plusieures cartes d’électeurs. Cet état de choses compromet irrévocablement la qualité du fichier électoral.

La CASE appelle la CENI à employer le conditionnel dans ses communications et à ne communiquer officiellement les statistiques y afférentes qu’à l’issue du dédoublonnage et de l’audit du fichier électoral tel que consigné dans le calendrier électoral.

La CASE salue par ailleurs les efforts de toutes les structures et organisations de la société civile qui œuvrent dans la surveillance et l’observation du processus électoral.

A ce propos, la CASE invite toutes les parties prenantes au processus électoral à encourager la CENI à  faciliter l’audit du fichier électoral afin de doter la RDC d’une liste des électeurs fiable et crédible.

Fait à Chicago (États-Unis d’Amérique), le 19 novembre 2017.

 

Jean Paul Mubiayi

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