Dans des déclarations croisées les deux camps démontrent en quoi l’un serait un bon candidat Présidentiable que son concurrent, dans un contexte où la bataille à l’opposition se concentre encore sur le fait d’avoir des élections crédibles et où le Président sortant Joseph Kabila ne serait pas candidat.

Ce qui semblait encore une guerre informelle est devenu une affaire publique entre les partisans de Félix Tshisekedi et ceux de Moïse Katumbi, tous membres du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement.

Tout a commencé par un texte de Patrick Bokengo, un opposant connu pour ses prises de position directes, mais aussi un natif de Likasi qui ne rate jamais une occasion d’attaquer l’Ex Gouverneur du Katanga.

Dans son message, Bokengo estime que : « Si Moïse Katumbi aime vraiment les congolais comme il le prétend, il doit se retirer dans la course aux élections présidentielles et laisser Félix Tshisekedi comme seul et unique candidat du Rassemblement »

Pour sa part, l’un de ceux qui communiquent pour Moïse Katumbi, Abel Amundala a rétorqué, comme on pouvait s’y attendre, en affirmant que : « Si réellement Félix Tshisekedi veut que l’opposition gagne les élections présidentielles qui arrivent en RDC, il n’a qu’un choix pour voir la réalisation d’un tel espoir. Félix Tshisekedi doit s’aligner derrière la candidature de Moïse Katumbi »

Dans une sorte d’attaque frontale, les deux camps ont développé chacun son argumentaire

Pour Patrick Bokengo, la raison est toute trouvée, Moïse n’est pas le bienvenu pour remplacer Joseph Kabila. Et ce dernier le fait savoir clairement. « La lecture des événements nous montre qu’aussi longtemps que Moïse sera dans cette course effrénée à la présidence, Kabila ne lâchera rien. Aucun compromis. Ce dernier dit à qui veut l’entendre qu’il préfère mourir arme à la main ou encore laisser une chèvre au pouvoir que de laisser Katumbi lui succéder à la tête de la RDC. Il considère Moïse comme un traître, une créature politique qu’il a façonnée de ses propres mains. Katumbi est plus que conscient que Kabila ne fera aucun compromis, ne lui cédera jamais la place. »

Allant jusqu’à devancer la réaction de l’autre camp, Bokengo met du réalisme dans ses dires : « Dans 5 ans, Katumbi peut revenir assouvir ses ambitions et étancher sa soif d’être candidat aux élections et peut-être devenir Président de la République. C’est un sujet délicat, voire tabou pour certains par les temps qui courent. »

Cet argumentaire ne passe pas dans le camp des Katumbistes. « Moïse Katumbi est le seul candidat de l’opposition qui a un acquis d’un bilan positif dans la gestion de la chose publique, son bilan positif au gouvernorat de la province du KATANGA en témoigne résolument! Ce que Félix Tshisekedi n’a pas. » Peut-on lire dans ce long message de réponde.

Vantant la logistique, l’encrage politique de Moïse Katumbi avec le G7, l’AR et d’autres structures politiques qui le soutiennent, les partisans de Moïse le présentent comme le candidat providentiel pour l’opposition. « Nous sommes devant une réalité qui s’établit clairement que face à la machine de Kabila, seul Moïse Katumbi peut faire l’affaire du peuple et de toute l’opposition, ne pas s’inscrire derrière Moïse Katumbi c’est accepter la pérennisation du Régime de Kabila en RDC! Félix Tshisekedi le sait très bien. » Conclut-il.

Les coups sont à l’interne …

Ce débat relance la situation qui a prévalu dans la ville de Lubumbashi lors de la récente visite de Félix Tshisekedi comme Président du Rassemblement. Certaines indiscrétions affirment que le camp des Katumbistes aurait milité et soudoyer différents partis politiques pour gagner leur absence de l’accueil du fils d’Etienne Tshisekedi en vue de garder la popularité de Moïse intacte dans la ville de Lubumbashi.

Pas de drapeaux des partis du G7, de l’AR et même la plus part des insignes des partis membres du Rassop. L’accueil de Félix Tshisekedi aurait été saboté de l’intérieur, avec bien sur l’appui de la police.

Au vu de ce qui sévit actuellement dans l’opposition, il est difficile d’envisager une élection à candidat unique de l’opposition. Chacun a un égo à défendre et tous sont présidentiables.

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