La décision de faire appliquer les mesures barrières à Lubumbashi n’est pas du tout appréciée par certains acteurs de la société civile. Freddy Kasongo, activiste de la société civile, appelle le maire Ghislain Robert Lubaba Buluma de revoir certaines dispositions de son arrêté.

Nous saluons la volonté du maire de s’assurer que les mesures prises par le gouvernement central sont respectées au niveau de la ville de Lubumbashi. Mais je note quand-même quelques inquiétudes, est ce que l’autorité administrative est compétente pour édicter des mesures préventives de liberté dans une ville comme Lubumbashi ? Pourquoi ne peut-il pas se limiter à la garde à vue parce que cela est prévu par la loi que d’arriver à une privation de liberté de plus de 7 jours alors qu’il n’est pas compétent. Même dans le cadre de garde à vue, nous n’avons pas d’infrastructures aujourd’hui au niveau de la police pour accueillir un grand nombre de gens, avec risque de transformer nos commissariats et sous ciat en foyers de propagation de la maladie de Covid-19. Il est important de regarder toutes ces questions, le rôle de la police et de l’armée, car l’histoire récente nous démontre par exemple qu’à Kinshasa, il y a eu des policiers qui sont arrivés même à tuer des civils parce que ces derniers n’avaient pas de cache-nez.”

Et de poursuivre :

Il faut plutôt plus donner du contenu et éviter de dérives, la tracasseries au niveau de la population. C’est pourquoi nous recommandons au Maire de la ville de Lubumbashi de clarifier les unités de la police et de l’armée qui sont censées être autorisées à faire appliquer la décision et comment est ce que ces unités spécialisées peuvent être identifiées par la population“.

Freddy Kasongo pense que le maire de la ville de Lubumbashi devrait également impliquer les responsables de la territoriale dans la sensibilisation de la population.

« Il n’est pas normal de demander aux chefs des confessions religieuses de sensibiliser, nous avons des bourgmestres, des chefs des quartiers, des cellules qui doivent être mis à contribution pour sensibiliser davantage la population sur l’impact de la maladie sur leur vie et sur la société. Certaines dispositions doivent être revues notamment sur les mesures privatives de liberté de 7 jours pour faute de compétence ».

Le maire de Lubumbashi a pris des décisions allant jusqu’à la privation de liberté pendant 7 jours avec paiement de 15.000 francs congolais d’amende pour tous ceux qui ne respectent pas les mesures barrières notamment pour l’accès au centre ville de Lubumbashi. Des check-points ont été placés à plusieurs endroits pour le contrôle.

Le Haut-Katanga est actuellement placé troisième parmi les 26 provinces de la RDC en termes de contamination à la pandémie de Covid-19. Les autorités provinciales avaient alerté sur l’augmentation des cas, des hôpitaux saturés et un manque d’oxygène. D’où l’appel de Jacques Kyabula Katwe d’accompagner une usine locale, sotrafer dans la multiplication des bouteilles d’oxygène qu’elle produit au quartier Bel-Air, commune de Kampemba dans le souci de faire face aux besoins ressentis dans ces hôpitaux.

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