Linda Kanku est artiste plasticienne dans le domaine vestimentaire et entrepreneure dans ce même domaine. Elle est née le 7 avril d’une certaine année à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Madame Kanku a obtenu son diplôme d’État en section coupe et couture en 2000 et son diplôme universitaire en stylisme et modélisme en 2005.

Le desk femme de Globalinfos.net est allé à la découverte de cette professeure qui ne pouvait, non seulement échapper à son retour de flamme, mais non plus priver aux siens de son savoir-faire.

Un début difficile

L’idée de créer Linda Fashion m’est venue quand j’étais encore élève. J’abîmais bien avoir un style d’habillement classique et le faire aussi pour ceux qui voulaient bien s’habiller.
Au début. Il y a eu des soucis avec l’adaptation des mesures sur corps, du coup je devais recourir aux notes de base. C’est-à-dire qu’il arrivait de fois que j’abîmais les habits des clients par une mauvaise coupe ou une hésitation sur les proportions du corps sur tissus, et c’est seulement à l’essayage que je me rendais compte des remarques. Là j’étais obligée de faire recours aux notes de cours, notamment : coupe tableau d’essayage, coupe tracé de base et adaptation des mesures personnelles.

Au départ, la plupart savaient que j’étais à mes débuts et qu’il fallait m’encourager. Mais à un moment, cette façon de faire m’a un peu décrédibilisée. Depuis que j’ai compris ça, je fournis plus d’efforts, j’améliore le travail pour satisfaire mes clients. Et cela demande beaucoup de temps, de sacrifice, de patience, surtout de l’amour pour ce que l’on veut et la volonté de le faire.
Je passais parfois des stages payants pour améliorer, jusqu’à ce que je rencontre une styliste modéliste Belge, Suzanne Markboulian qui m’a été d’un grand apport en ce qui concerne la coupe des différents modèles, la confection avec respect des proportions, les achèvements des coutures, les soins lors du finissage, le tombé du vêtement sur corps, l’équilibre de silhouette dans la proposition de choix de modèle auprès des clients, etc. c’est réellement beaucoup de détails à donner que l’on peut y faire autant d’heures. (Rires)

Début d’une carrière d’enseignante…

Aujourd’hui, fière de savoir que je transmets ma passion à ceux qui ont l’amour de mieux faire la couture et la conscience de rendre les clients fidèles grâce à leurs façons de présenter les différentes réalisations. Je le transmets non seulement aux femmes, mais également à quelques hommes qui s’y intéressent. Sinon la majorité le font avec beaucoup de volonté.
J’ai surmonté toute forme de stigmatisation en me faisant encore plus confiance. Je mène des recherches dans différentes techniques de travail, je donne le meilleur de moi-même pour charmer davantage mes clients, je reste positive et je vise l’objectif qui est celui de faire accepter à nos consommateurs le Made in DRC.

Ne jamais se laisser faire, crédo de madame Linda Kanku

À toutes les femmes, j’insiste, ne jamais se lasser de faire mieux, de donner le meilleur de soi pour l’intérêt général ; c’est ce que nous devons cultiver. L’entrepreneuriat est aussi un état d’esprit qui se développe lorsqu’on voit grand et prenant le risque dans différents secteurs. Il faut toujours essayer, même si ça ne tourne pas en faveur de ses attentes. Femmes fortes, relevons le défi de l’égalité des sexes en prenant conscience de notre apport dans la société en générale. Courage aux battantes !
Je dérangeais beaucoup à l’école, aux humanités précisément. Je me disais que jamais je ne serai enseignante, de peur de vivre tout ce que j’ai fait endurer aux professeurs… Bizarrement, il y avait une chose que j’aimais bien faire, c’était d’expliquer certains cours techniques à mes amies, là où elles ne comprenaient pas. Tout a commencé par une aventure en 2008, quand je suis allée rendre visite à mes parents à MBUJI – MAYI. J’ai été motivée par une belle sœur avec qui j’ai étudié à l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Kinshasa, ISAMM en sigle. Je l’aidais à réaliser ses matériels didactiques pour la mise à plat (dessin technique) et la mise en forme (exercice technique). Les deux cours nous permettent de bien faire les achèvements des vêtements et les coutures à adapter. Elle me répétait souvent que je parlais beaucoup et que je maîtrisais les matières ; ce serait un atout pour une bonne enseignante. Je me suis imaginée le moment où je me tiendrais devant les élèves, expérimentant mon retour de flamme… Pas du tout évident…(Rires) Mais bon ! j’ai osé et puis, yes !
Mais une chose, j’étais à la hauteur quand il s’agissait de dispenser des cours aux étudiants, dixit le promoteur de l’école après avoir assisté à ma deuxième prestation ; propos confirmés par le promoteur d’une autre école de la place. C’est alors en 2013, à la première année académique de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Lubumbashi, qu’une ancienne camarade et manager dont je fus mannequin, a pensé à moi et m’a sollicitée pour l’enseignement supérieur et universitaire a l’ISAM. Teste réussi, j’ai commencé à transmettre mon savoir. Là je me suis senti dans la peau d’enseignante et je m’en suis encore réjouis lorsque la première promotion devrait défendre. J’étais première, deuxième lecteur pour certaines en Modélisme, voir pour ceux de coupe et couture…une belle aventure, je préfère le dire ainsi. J’aime enseigner et je continue dans une nouvelle université où j’ai été sollicitée et retenue, parmi tant, pour une nouvelle aventure de l’année académique 2021 – 2022.

Linda Kanku est, certes une femme active, mais trouve toujours le temps pour elle-même et pour ceux qui partagent sa passion. Son passe-temps favori se résume à la recherche. Elle fait plus de recherches dans son domaine afin de promouvoir son atelier et faciliter l’apprentissage à ceux qui sont sous son aile.

Eunice Musau