Esther BAISOLE a le flaire de l’entrepreneuriat depuis son enfance. Elle a préparé sa réussite dès l’âge de 8ans et aujourd’hui, elle est devenue un modèle de vie grâce à son courage et à sa détermination.

Le Desk femme de Globalinfos.net est allé à la découverte de la Directrice Générale du groupe Manne Cachée.

Un sens d’entrepreneuriat inné…

Dès ma petite enfance, j’ai toujours eu le désir d’entreprendre. A 8 ans déjà, je partais à l’école avec des suiti kalanga (ndlr, bonbons aux arachides), que je vendais à la recréation. C’est comme ça que les choses ont commencé. Je disais que je serais une grande dame et je devais avoir une société personnelle. Je faisais de petits commerces çà et là. Je demandais parfois à mes parents d’acheter pour moi des biscuits ou bonbons que je pouvais vendre à mes amis durant la récréation. Il arrivait quelques fois que je n’aie qu’un verre de sucre et deux verres d’arachides pour faire des bonbons et mon revenu me permettait d’acheter des biscuits en gros, que je vendrais à l’école, je cachais mon argent dans une boite de lait. Je faisais des économies depuis l’école primaire.
Au secondaire, je vendais plutôt des sous-vêtements pour femmes. J’avais déjà le sens d’entrepreneuriat. En 3eme secondaire, mes parents m’envoient poursuivre mes études à l’internat. L’argent de poche me permettait acheter des ballons d’habits en vue de vendre. De retour au quartier, tantôt je rassemblais tout le monde, tantôt je faisais du porte à porte et vendais à crédit.

De la jeune infirmière a la directrice générale d’une industrie…

Après mon diplôme, j’ai poursuivi avec mes activités au campus. Je ne manquais pas de choses à vendre dans mon sac. Même pendant la pause, j’écrivais au tableau pour informer à tout le monde que j’ai quelques articles ; c’était ça ma vie. Bien que mes parents avaient des sous, mes activités m’ont permis d’assurer mon parcours universitaire, parce que je voulais qu’ils soufflent un peu, étant donné les charges qu’ils portaient.
Le groupe Manne Cachée est sorti du néant, je n’avais que des idées. Je suis infirmière de formation. Sous l’influence de mes parents, j’ai fait des études d’infirmerie. Mon père était médecin et il fallait que quelqu’un, dans la famille lui ressemble en rejoignant le corps médical. Après l’Université, je me suis découvert. J’ai dit à mon mari que je voulais monter ma propre société d’ici 2003. Je pensais à une alimentation où je ferai à la fois de la boulangerie et de la charcuterie. Je cultivais aussi et je revendais dans mon alimentation, devenue magasin peu à peu. Chemin faisant, je m’inspirais de grandes dames à la télé qui tenaient de grandes entreprises. J’ai alors dit à mon mari que je voulais régulariser avec l’État afin d’obtenir des documents qui me permettrais de soumissionner avec les entreprises et de répondre à des appels d’offres. Grace à mes revenus, j’ai pu relever ce défi. Tous les matins je vérifiais dans les valves des organismes internationaux s’il y avait des offres. Je me lançais dans tout ce qui me permettrais d’atteindre mon objectif : la construction, la publicité, le tourisme, et bien d’autres. La détermination et le courage m’ont permis de me hisser au sommet.

La maternité, un défi à relever…

Dans l’entrepreneuriat, il y a des défis. Le mien était la maternité que j’avais du mal à concilier avec les voyages. Je fournissais beaucoup d’efforts entre foyer et travail. Avec le soutien de mon époux et la capacité que le ciel m’a donnée, j’ai pu relever ce défi. A première vue, les gens ne me faisaient pas confiance, mais les résultats ont su faire taire les mauvaises langues. Nous n’avons pas recouru à la banque pour monter notre industrie, mais c’est des efforts personnels.

Un mot a la femme…

Le monde a changé. Quand nous étions encore enfants, la vie était plus facile, l’économie était stable, a tel enseigne que le revenu du père permettait de nouer les deux bouts du mois. Mais aujourd’hui, ce n’est plus pareil. Je veux dire aux femmes d’entreprendre, de travailler. C’est possible de le faire même à la maison, vu la difficulté de trouver un emploi dans un bureau. Tu peux créer ta petite unité de production devant ta parcelle et alléger la tâche à ton époux en achetant le nécessaire, contribuant à la scolarité des enfants ; tu n’attendras pas toujours mari… tu es l’aide semblable à ton époux, il faut se tenir main dans main avec ton conjoint pour que votre foyer prospère. Ne reste pas à la maison pour des commérages. Une femme bien éduquée et entreprenante peut faire beaucoup de choses ; soutenir sa maison et bien éduquer ses enfants.
Pour ma part, je tache de m’occuper de ma maison et de lire, après mes heures de travail.

Eunice Musau
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