Sylvie Nkolomoni, coordonnatrice de l’association La Voix du Savoir et membre de l’association Justicia ASBL. Elle est née d’une famille recomposée, épouse et mère de deux enfants. Son rêve a toujours été celui de contribuer au développement de la femme en lui faisant connaitre, si pas lui rappelant ses droits. Avant de finir ses études, elle rencontre un réseau de femmes juristes qui vont beaucoup l’inspirer. Elle va s’en servir comme modèle pour coordonner l’association La Voix du Savoir, LAVOS en sigle.

Cette semaine, le desk femme de Globainfos.net est allé à la rencontre d’une militante des droits de la femme très engagée.

L’histoire de La Voix du Savoir

La Voix du Savoir a fait du chemin. Cette structure existe depuis 2004 à Kinshasa. J’étais encore étudiante lorsque j’ai adhéré à l’association des femmes juristes congolaises. De là, j’ai eu le goût de travailler auprès des femmes et de les accompagner dans leur processus de développement. Les cas particuliers qui m’ont marqué sont ceux des femmes en processus de divorce et les veuves. Généralement, ces femmes sont soumises à des contraintes culturelles qui les empêchent de se défendre. Et moi j’ai trouvé de l’intérêt à leur venir en aide durant ces moments difficiles en leur faisant connaitre leurs droits. Mais il fallait des moyens pour y parvenir.
Une fois, une organisation internationale a lancé un appel aux associations en vue de les soutenir. Avec mes collègues, nous nous y sommes rendus et nous avons tenté notre chance. Quelque temps plus tard, nous apprenons que notre projet est retenu parmi tant d’autres. Nous étions tout excités à l’idée de finalement se faire accompagner. A notre grande surprise, nous constatons qu’à la publication du projet gagnant, c’est une autre équipe qui se présente en notre nom. Nous nous étions fait doubler. Pourtant, nous n’allions pas baisser les bras si facilement.

Un recours au numérique…

Nous avons connu des périodes très secouantes jusqu’à atteindre une certaine stabilité. Aujourd’hui, nous sommes à Lubumbashi, nous travaillons en collaboration avec le centre d’innovation de Lubumbashi, CINOLU en sigle, qui nous a ouvert à un réseau de femmes un peu partout dans le monde grâce au numérique.
Le covid-19 a paralysé beaucoup d’activités entre 2019 et début 2022. Durant cette période, plusieurs ont essayé de développer des stratégies qui pourront leur permettre de tenir le coup. Pour certains, ce n’était pas évident étant donné toutes les restrictions. Avant covid, les opportunités venaient à nous, après covid, c’est à nous d’aller vers elles. Cela est possible grâce au numérique.
Cette année, le thème de la journée internationale de la femme met un accent sur l’égalité entre l’homme et la femme. Cet écart est bien réel et c’est possible de le réduire grace au numérique qui nous offre beaucoup d’opportunités, peu importe notre domaine de prédilection.

Un mot à la femme…

Femmes, nous devons nous réveiller. Nous avons été victimes de beaucoup de violations physiques comme virtuelles. Il est grand temps d’en tirer des leçons et d’arrêter certains abus. Les violences basées sur le genre existent et se vivent partout ; encore faut-il en être informées. Voilà pourquoi il faut déjà apprendre à utiliser le numérique à bon escient pour relever le défi de l’égalité homme-femme.

Eunice Musau