Patricia Nice Mwauka Beya est journaliste. Elle a fait ses études ici au pays, en République Démocratique du Congo, dans quelques provinces. Après avoir choisi le droit privé et judiciaire comme filière, à l’université de Kinshasa, UNIKIN, elle se lance dans le journalisme par passion.
Cette semaine, le Desk femme de Globalinfos.net est allé à la découverte d’une femme qui ne jure que par ses passions : le journalisme et la restauration.

Le journalisme, une passion héréditaire

Mon père, Jean-Marcel Beya Kabulo, fut colonnel et journaliste dans l’armée. Il se chargeait de la presse militaire à l’époque du Maréchal Mobutu. À force de l’admirer, ma sœur et moi, avons également emboîté le pas. Moi par contre, je me suis lancée dans l’audiovisuel. J’ai atterrit dans la presse par un test lancé par la chaîne du président Bemba, à Kinshasa où j’ai beaucoup appris du journalisme. Quand la chaîne de radio et télévision Nyota, émettant à Lubumbashi, a lancé le signal, j’y suis allée. J’y ai travaillé plusieurs années par passion.
Aujourd’hui, je dirige mon agence de presse, Eden Média, qui évolue dans les grands formats, dont les documentaires, magasines, émissions et reportages. J’offre de la visibilité et renforce l’image de marque de mes clients. J’anime particulièrement le magazine de femmes « femmes d’ici et femmes d’ailleurs » .

La restauration, une affaire familiale

La restauration est quelque chose que nous aimons beaucoup dans notre famille. J’ai une grande sœur qui a fait la cuisine comme études. Quand elle est arrivée à Lubumbashi, elle m’a suggéré de m’associer à elle et nous avons lancé Eden Food. Nous sommes dans les spécialités, notamment, la fabrication de boissons (cocktails alcoolisés et non alcoolisés). Nous avons ouvert une branche décoration pour différents événements tels que les mariages ou autres célébrations.

Une expérience d’un jour, une leçon pour la vie

Nous rencontrons beaucoup de difficultés souvent causées par les femmes, qui ont tendance à nous ramener à leur cuisine interne quand nous leur proposons des menus. Cela suscite souvent débat. « Je sais où se vend cet article », « je me rendrai toute seule au marché »,etc. Néanmoins, nous comprenons les caprices de nos clients. Les hommes, eux, sont plutôt très souples et nous facilitent le travail.
Une fois, je suis arrivée en retard pour la livraison d’une grosse commande. C’était l’une des pires journées de ma vie. Je ne me suis jamais sentie aussi inefficace. L’on me criait dessus, sans prendre en compte ma condition de professionnelle, ma condition de mère, etc. Depuis lors, je tiens vraiment à être ponctuelle. Suite à cette expérience, j’arrive toujours une heure avant sur les lieux de livraison.

Un message d’espoir à la femme

La femme du grand Katanga est active, seulement, elle manque de moyens pratiques. Nous avons suivi beaucoup de notions et formation sur l’entrepreneuriat. À cela, il faut ajouter les moyens pour permettre de passer à l’action et de tenir une activité afin de subvenir à ses besoins. Les marchés à la sauvette, par exemple, sont tenus par les femmes. Je n’oublie pas les femmes de ménage, qui parfois, sont maltraitées par les femmes elles-mêmes. Nous devons mettre fin à ces pratiques de tracasseries, les accompagner et bien les traiter. Si nous nous impliquons et nous mettons à leur place, les choses iraient mieux.
Le pays traverse une situation difficile à l’est. Les femmes ont été violées et ont connu une histoire médiocre, je lance un message d’espoir. Le gouvernement et toute la population est là pour les accompagner.
Patricia Nice n’est pas féministe, elle encourage simplement la femme à être active. Elle aime regarder la télé pendant son temps libre. La journaliste est plutôt branchée sur les programmes de documentaires. Elle pratique assez le sport. Le voyage par route, une de ses préférences. La lecture, son principal passe-temps.

Eunice Musau