Les habitants de la ville de Goma ont eu une grande panique la nuit du jeudi 19 octobre suite à des rumeurs faisant état d’une éventuelle éruption du plus dangereux volcan en activité au monde, le Nyiragongo.

Cette rumeur est survenue après un communiqué de la Monusco mal entendu par le peuple. La mission onusienne qui a reçu un rapport d’intensification d’activités dans les cratères des volcans Nyiragongo et Nyamulagira a entrepris à en informer son personnel. Et s’en est suivi une grande transmission des messages sur les réseaux sociaux.

Ce vendredi, la ville était presque entièrement morte, les habitants attendaient l’ordre d’évacuation alors que la rumeur continuait de circuler que la Monusco aurait même prévu d’évacuer son personnel non essentiel et interdit tous les vols à destination de Goma.

Saisi de la situation, l’Observatoire Volcanologique de Goma a mis les choses au clair. Un communiqué de presse a été envoyé à tous les organes de presse présents ou représentés à Goma.

Dans ce communiqué signé par Monsieur KASEREKA MAHINDA Célestin, le directeur scientifique de l’OVG, nous lisons : « l’Observatoire Volcanologique de Goma “OVG” tient à informer la population de la ville de Goma et de ses environs que depuis le mardi 17 octobre à mercredi 18 octobre 2017, les volcans Nyiragongo et Nyamulagira ont connu une intense activité dans leurs cratères respectifs. Cette activité évolue vers la baisse jusqu’à ce vendredi 20 octobre 2017.

Nous rassurons tout le monde que les différentes équipes des scientifiques de l’OVG suivent de près cette situation aussi bien sur le terrain qu’au laboratoire. A ce stade, le niveau d’alerte reste maintenu à la couleur jaune, c’est-à-dire que la population doit continuer à vaquer paisiblement à ses occupations.»

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Volcan de Nyiragongo ce jeudi 19 octobre 2017

La population reste tout de même prudente

Malgré la reprise des activités dans la ville, les gens ont des avis partagés sur le communiqué de l’OVG. « Je n’ai pas peur, je sais que nous avons déjà beaucoup d’appareils qui peuvent nous prévenir d’une éventuelle éruption. Ces rumeurs ne me font pas peur » nous dit Marceline NTAKWINDJA étudiante en géologie.

Alors que Pascal Ramazani, entrepreneur,  se rappelle d’une mauvaise expérience lors de la dernière éruption du Nyiragongo de 2002, « nous ne savons pas qui croire, il n’y a quand-même pas de fumée sans feu, peut-être que ces rumeurs viennent de quelque part. L’OVG peut nous tromper comme le RCD [Rassemblement Congolais pour la Démocratie, ndlr] l’avait fait en 2002. On avait perdu des gens à cause des communiqués tels que celui-ci, moi je reste prudent.» 

Rappelons qu’en 2002, l’OVG n’avait pas d’équipements qu’il possède à ces jours, et Goma était dirigé par une rébellion. Nous avons contacté le chargé de communication de l’OVG, monsieur Mony MURONGANI qui a demandé à la population de garder son calme : « Il est évident qu’il y a eu une activité dans le cratère du Volcan Nyiragongo, mais cela n’est pas synonyme d’une éruption imminente. Nyiragongo est un volcan actif et c’est normal qu’il soit en activité. Je demande à la population de garder son calme parce qu’il y a pas éruption. »

Il y a juste quelques mois que la protection civile et l’OVG avaient organisé un exercice de simulation pour évaluer les plans de contingence qu’ils avaient établis en cas d’une éventuelle éruption. Goma est une ville sur le pied du volcan et la population doit vivre avec et rester attentive à toutes les communications de l’Observatoire Volcanologique de Goma.

DJAFFAR AL KATANTY

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