Pour stopper le trafic illégal d’or du sang” vers les pays voisins, notamment le Rwanda, la République démocratique du Congo (RDC) a conclu un partenariat avec les Emirats arabes unis qui a donné lieu vendredi à une première expédition symbolique de 28 kgs d’or “équitable”.

Ces 28 kgs, en lingots, présentés lors d’une cérémonie à Kinshasa, sont le résultat des cinq premiers jours d’activité dans le Sud-Kivu (est de la RDC) de “Primera Gold DRC SA”, une des co-entreprises (joint ventures) nées de ce partenariat, a expliqué le directeur général de la société, Joseph Kazibaziba.

C’est plus que les 26 kgs d’or artisanal exportés officiellement pour toute l’année 2021 par la RDC, quantité ridicule au regard de la vingtaine de tonnes qui, selon des estimations, seraient réellement extraites chaque année par les “creuseurs” (mineurs artisanaux).

L’objectif est d’expédier d’ici trois mois environ une tonne par mois d’or “certifié” et d’arriver à terme à quelque 15 tonnes par an.

Environ 30.000 mineurs artisanaux ont d’ores et déjà été identifiés pour fournir de l’or à la société, qui s’engage à leur assurer un “revenu régulier”.

L’est de la RDC est riche en minerais de toutes sortes, dont l’or, qui, au lieu de profiter au pays “et à son peuple”, alimentent trafics et groupes armés et sont “la raison de nos malheurs”, a souligné le président congolais Félix Tshisekedi lors de la cérémonie.

L’accord conclu avec les Emirats “est exactement le genre de partenariat que j’avais recherché avec nos voisins”, a-t-il affirmé. “Malheureusement je n’ai pas été entendu” par certains, a-t-il ajouté.

Le Rwanda est accusé par Kinshasa d’avoir plutôt opté pour le soutien à une rébellion – le M23 – et mené une nouvelle “agression” dans l’est du pays pour continuer à y piller les ressources minières, des accusations rejetées par Kigali.

Jeff Kalala