Alors qu’il séjourne dans la région du Katanga, précisément à Kolwezi, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi est interpellé par certaines structures de la société civile à insister sur la bonne gouvernance des ressources naturelles. Une mise au point qui intervient au moment où Félix Tshisekedi a insisté sur place à Kolwezi de partenariat gagnant-gagnant entre l’État Congolais et ses partenaires étrangers qui évoluent dans le secteur minier.

«Les organisations signataires du présent communiqué saluent la présence du Président de la République Félix Tshisekedi dans le grand Katanga et l’exhortent d’avoir une attention particulière sur les points susmentionnés car susceptibles de contribuer à l’amélioration de la gouvernance des ressources naturelles », précise ces structures de la société civile basées dans la région du Katanga.

Les organisations de la société civile évoluant dans la région du Katanga dont l’initiative bonne gouvernance et droits humains, African Ressources Watch (Afriwatch) et l’observatoire d’étude et d’appui à la responsabilité sociale et environnementale, évoquent aussi le dossier de la gestion du projet hydroélectrique de Busanga et la prise en compte des droits des communautés locales.

« Depuis septembre 2018, nos organisations expriment des inquiétudes sur la mise en œuvre du projet hydro-électrique de Busanga au sujet de la participation congolaise dans le projet qui détient que 25 pourcents des parts alors que son apport semble être considérable en terme de site, des infrastructures, l’eau, la licence, et d’autre part du fait qu’une entreprise privée dénommée Congo Mangement (« COMAN ») dont la propriété réelle s’est avérée difficile à retracer, figure parmi les entreprises qui représentent l’État avec une participation plus grande ( 15 %) que les deux sociétés du portefeuille de l’État; dont la Générale des carrières et des Mines(7 %) et la Société Nationale de l’électricité (3%). La construction du projet hydroélectrique de Busanga continue sans aucune garantie à fournir du courant aux congolais et ce en contradiction avec la priorité prônée par le chef de l’Etat pour électrifier la RDC».

Et de poursuivre :

Les organisations signataires du présent communiqué dénoncent le fait que la construction du barrage Busanga est à la base des plusieurs violations des droits de l’homme dont les évictions forcées des cultivateurs aux villages Monga Lubuzo, Wafinia, Kibese, Disanga, ainsi que la destruction méchante d’environ 900 habitations aux villages Kamalenge, 48 heure et Monga Lubuza par la SICOHYDRO depuis octobre 2020 sans une indemnisation ou compensation juste et équitable “.
Établir la responsabilité de MUTANDA MINING et de KCC dans le déversement des acides au Lualaba

«En février 2019, le camion-citerne transportant de l’acide sulfurique de l’entreprise minière MUMI, avait connu un accident et a déversé une forte quantité d’acide dans l’environnement du village KABWE à la hauteur de la cité de Tenke, causant ainsi plusieurs décès et dégâts dont certaines victimes continuent à suivre des soins dans les hôpitaux de Kolwezi jusqu’à ce jour. Nos organisations regrettent que l’entreprise Mutanda Mining nie toute responsabilité directe et refuse d’indemniser les victimes en se cachant derrière son fournisseur dont le camion n’avait pas une police d’assurance. Le 16 mars et le 7 avril 2021, deux autres incidents du genre se sont produits sur le site de l’entreprise minière KCC occasionnant aussi le déversement des quantités importantes d’acide sulfurique et une solution acidifiée dans les rivières Luilu, Kanamwanfwe et Musonoie, dans les environs des villages Noa, Sapatelo, Tshamundenda, Kashala et Kipepa. Cet accident environnemental a causé plusieurs dégâts notamment des irritations de la peau, des brulures corporelles des personnes, des rhumes et toux ainsi que la destruction des moyens de subsistance tels des étangs piscicoles et de potagers de la population. Cependant, l’entreprise KCC estime que ces incidents n’ont causé aucun dégât en dehors de sa concession.»
Et d’ajouter :

«Nos Organisations ont aussi suivi avec attention le discours de ce mercredi 12 mai 2021 à Lubumbashi dans lequel le Chef de l’Etat a exprimé l’intention de mettre de l’ordre dans le secteur minier afin que cela profite aux congolais. De ce fait, nos organisations encouragent cette initiative et recommandent au chef de l’Etat d’engager des discussions avec les entreprises minières qui sont partenaires de la RDC et invite le Président de la République de manière particulière à regarder les transactions de cessions des royalties de la GECAMINES dans les projets miniers KCC, MUTANDA MINING et METALKOL qui font perdre des millions de dollars à la République », précisent ces organisations de la société civile dans un communiqué de presse du 13 mai dernier.

Le chef de l’État, Félix Tshisekedi, s’exprimant à Lubumbashi et Kolwezi a dit sa détermination de voir les minerais stratégiques profiter à la population congolaise.

Jeff Kalala