Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du gouvernement et ministre de la communication et des médias, a rendu visite mercredi 23 juin au Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege à son hôpital de Panzi, à Bukavu (Sud-Kivu). Il a salué le travail de prise en charge des victimes de viol par ce gynécologue de rénom et a estimé que le gouvernement doit accompagner ses efforts dans cette tache.

Je considère que nous, en tant que gouvernement, nous devons travailler à accompagner les œuvres qu’il fait parce que ça permet de réparer nos sœurs, nos mères qui ont été durablement affectées par ces barbaries qu’a connues le pays. J’espère qu’il aura toujours cette force, cette énergie que j’espère contagieuse pour que nous tous puissions nous engager dans le combat qui va nous conduire aussi à ramener la justice, à ramener la paix et apporter le développement dont notre pays a tant besoin “, a dit Patrick Muyaya.

« Nous considérons que le docteur Denis Mukwege est un des vecteurs aujourd’hui que la République démocratique du Congo peut utiliser pour montrer justement la conscience et les efforts que nous faisons pour que le pays puisse s’en sortir particulièrement les femmes qui ont été victimes de la barbarie de ce que le pays a connu », a-t-il poursuivi.

Fervent défenseur des droits de l’homme, outre la prise en charge des victimes des violences sexuelles, Denis Mukwege porte le plaidoyer pour l’institution d’un tribunal international sur les crimes commis en RDC.

Pour le porte-parole du gouvernement, il faut « accorder de l’espace à ce que dit Mukwege ».

Colauréat Prix Nobel de la Paix 2018, Mukwege milite aussi en faveur d’une justice transitionnelle pour les victimes des crimes « imprescriptibles » commis au pays notamment par les forces armées étrangères.

« Si les seigneurs des guerres sont en paix, s’ils ne sont pas inquiétés, s’ils pensent qu’ils peuvent continuer à tuer, à décapiter, à violer sans conséquences, puisque tout simplement ils veulent s’enrichir, je crois qu’on ne va s’en sortir. Il est question aujourd’hui que le peuple congolais puisse exiger une justice, et cette justice, étant donné le nombre des victimes, ne pourra être qu’une justice transitionnelle. Et cette justice transitionnelle à mon avis doit avoir une partie du mécanisme judiciaire et du mécanisme non judiciaire », a dit Dr Mukwege après échange avec le porte-parole du gouvernement.

Eunice Musau