ANALYSE – Former un Gouvernement de taille réduite que le précédent alors que la majorité parlementaire est en constante augmentation. Garantir la représentativité des femmes, des jeunes, des personnes vulnérables et de la société civile. Résoudre l’équation des anciens ministres membres de CACH répondant aux critères. Et obtenir le consensus de toutes les parties prenantes. Tels sont les obstacles auxquels le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a fait face dans le processus de formation de son équipe gouvernementale.

Des sources concordantes au sein de la classe politique embarquée dans la dynamique de l’Union Sacrée de la Nation soutiennent que les violons sont déjà accordés entre les parties prenantes autour de tous ces paramètres. Et qu’il ne reste plus que les derniers réglages entre le Formateur du Gouvernement et le Président de la République, lesquels ouvriront la voie à la nomination de l’équipe gouvernementale.

En effet, l’enjeu pour Jean-Michel Sama Lukonde agissant sous la houlette du chef de l’Etat aura consisté à lever tous ces obstacles érigés en contraintes pour atteindre cette étape des « derniers réglages. » Les livrables constituant le travail de finition de la composition du Gouvernement de l’Union sacrée de la Nation, apprend-on, tiennent compte des trois caractéristiques fondamentales.

Primo. Une équipe gouvernementale de taille réduite. Si le Gouvernement Ilunkamba émanant d’une majorité parlementaire de 336 députés nationaux comptait 67 membres, l’équipe gouvernementale de Sama Lukonde Kyenge qui, elle, sera issue d’une majorité parlement accrue de plus 60 députés nationaux que la précédente aura environ 50 membres.

Comment faire admettre à la classe politique qu’avec une majorité parlementaire largement accrue, il était impérieux de réduire de 30% la taille du Gouvernement? En d’autres termes, cela exigeait aux partis et regroupements politiques composant la majorité parlementaire de concéder quelques postes dans leurs quotas respectifs afin de respecter ce critère salutaire édicté par le chef de l’Etat et pour lequel le premier ministre devrait y veiller afin de réduire les dépenses publiques en cette période de crise.

Cette page de discussions et de débats sous une forte pression et tension est définitivement tournée quand bien-même elle aura pris du temps nécessaire au formateur du Gouvernement pour lever cette contrainte.

Secundo. Un Gouvernement représentatif des jeunes, des femmes, de la société civile et des personnes désoeuvrées. Des nouvelles figures répondant aux critères de probité morale, d’intégrité et de compétence feront leur entrée au Gouvernement de l’Union sacrée de la Nation tel que l’a exigé le Président de la République.

Pour y parvenir, apprend-on de mêmes sources croisées, la tâche n’a pas été facile pour Jean-Michel Sama Lukonde d’obtenir de certains partis et regroupements politiques la prise en compte de la représentativité de ces catégories sociales dans leurs propositions respectives.

Tertio. Un Gouvernement des compétences. La ligne a déjà été donnée par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi pour que les ministres à nommés soient des véritables « guerriers », autrement appelés des « Warriors » qui vont mettre leurs intelligences et expertises au service de la Nation pour soulager les difficultés du peuple congolais.

S’il n’est pas exclu que des anciens ministres membres de CACH se retrouvent dans cette équipe gouvernementale, la majorité de ces perles rares sera permutée de portefeuille. Et pour garantir la performance, des critères d’appréciation pourraient être édictés pour des évaluations périodiques assorties des sanctions. Car, l’enjeu étant de produire des résultats escomptés à court, moyen et long termes.

Toutes ces péripéties ont valu du temps nécessaire au formateur du Gouvernement pour un travail acharné en interaction avec toutes les parties prenantes et en tenant compte des sensibilités et des exigences parfois rigides des uns et des autres. Loin de toute pression et chantage, Jean-Michel Sama Lukonde s’y est engagé à fond, sous la houlette du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi.

Au sein de l’Union sacrée de la Nation, d’aucuns considèrent que la sortie imminente de ce Gouvernement, dont la formation s’est faite dans un contexte inédit caractérisé par une complexité de contraintes, sera une victoire du peuple congolais. Ce dernier verra ainsi les « Warriors » prendre à bras-le-corps ses attentes tel que promis par le Président de la République.

Des frustrations qui pourraient être exprimées, avant ou après l’investiture du Gouvernement, seront à ranger dans le cadre des visées purement politiciennes pour distraire les membres de l’Exécutif national à accomplir le travail pour lequel le peuple l’attend.

Eric TSHIKUMA