La décision du Sénat de rejeter la demande de la levée des immunités du sénateur et ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo Mapon, continue de diviser l’opinion publique et la classe politique en RDC.

Luzolo Bambi, ancien conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de lutte contre la corruption sous Joseph Kabila, et ancien ministre de la justice, considère la décision du sénat comme un pas ” vers une humiliation, non pas une humiliation du pouvoir, mais du peuple congolais à travers sa justice qui s’est arrêté devant la porte du sénat.”

Le Professeur Luzolo Bambi Lesa estime que la décision du sénat de répondre favorablement à la requête de poursuite contre le sénateur du Maniema afin qu’il répondre dès allégations de détournement des fonds affectés au projet du parc-agro industriel de Bukanga Lonzo, les sénateurs sont animés d’un désir de se couvrir, car poursuit-il, les deux chambres bloquent toutes les demandes de la justice.

Je note par expérience que les demandes de lever les immunités ne sont jamais accordées par les deux chambres et que la justice s’arrête aux portes de l’assemblée nationale et du sénat, c’est un déni de démocratie, c’est cela mon expression.” a-t-il dit

Il encourage toutefois la justice de ne pas baisser les bras mais de recourir aux autres voies pour défendre la démocratie et le peuple.

Je demande à la justice, heureusement, de poursuivre toutes les procédures, parce que les procédures pour organiser ces poursuites là ne sont pas épuisées. Donc il appartient à la justice de défendre le peuple congolais en usant des procédures qui existent pour que chaque Congolais, qui qu’il soit à quelque niveau, puisse rendre compte devant la justice” insiste Luzolo Bambi, pour que ce soit seule la justice qui déclare quelqu’un innocent ou coupable, et que sa déclaration ne se passe en public, en-dehors de toute instance judiciaire“.

Ce membre influent de l’ancien régime de Kabila rappelle que ” sans l’expression de la justice il n’y a pas d’État de droit, ni d’État tout court“, car, poursuit-il, “le dernier rempart de la démocratie c’est la justice“.

Les sénateurs ont refusé lors d’un vote que leur collègue, Augustin Matata ne soit mis à la disposition de la justice pour n’être entendu sur des accusations de détournement des fonds qui pèsent sur lui. Augustin Matata, alors Premier ministre de l’époque est cité dans l’échec et de détournement dans le dossier du parc Agro-industriel de Bukanga Lonzo. La demande du Procureur général de la Cour de Cassation de l’entendre n’a pas eu d’échos favorable au sein de la chambre des élus des élus qui siègent au sénat.

Bwana Muyenga