Le 17 Mai de chaque année, est une journée chômée et payée en République démocratique du Congo. Mais que s’est il réellement passé ce jour là ? Retour en arrière en quelques lignes voici le résumé selon les témoignages de Jeune Afrique.

Le 16 Mai 1997 la limousine noire du président Mobutu vient de quitter le centre ville de Kinshasa direction Aéroport de Djili escortée par une colonne des véhicules de la DSP, la division spéciale présidentielle. Mobutu doit quitter la capitale congolaise, les rebelles de L’AFDL sont à Kenge prêts pour l’assaut final sur Kinshasa.

Cependant, les américains et les belges craignent un bain de sang terrible s’il y a affrontements pour la prise de Kinshasa, la capitale congolaise surpeuplée à l’époque de 6 millions d’habitants. Le général Mahele chef d’état major de l’armée Zaïroise sera assassiné par la DSP au camp Tshatshi la nuit du 16 au 17 Mai pour avoir refusé de combattre.

Avant de quitter Kinshasa, Mobutu a eu plusieurs réunions avec les généraux de l’armée au camp Tshatshi mais aussi le premier ministre. Participent à cette première réunion Au camp Tshatshi autour d’un maréchal épuisé les généraux Likulia Bolongo, Mahele, Nzimbi, Ilunga (ministre de l’Intérieur) et Vungbo.

Les généraux Mahele, Likulia et Ilunga demandent alors à Mobutu de quitter la capitale Kinshasa pour se rendre à Gbadolite.
“Nous ne pouvons plus garantir votre sécurité” insistent ils auprès du président de la République. Mobutu voit ça comme une trahison de la part de ses généraux.

Après cette réunion première réunion, Mobutu convoque une seconde réunion toujours dans la nuit du 15 au 16, cette fois ne prennent part à cette réunion que
les généraux Ngbandis la tribu dont est originaire Mobutu. Il y a entre autre le général Nzimbi, Bolozi de la gendarmerie, Vungbo, Wezago le chef de la DSP. Mobutu leurs confirme son départ demain pour Gbadolite “Prenez vos dispositions” leurs dit il.

Une troisième réunion est organisée à la résidence du général Baramoto la même nuit sans Mobutu avec uniquement avec les généraux Ngbandis qui établissent une liste des traîtres qu’il faudra obligatoirement éliminer et en tête desquels figure le général MAHELE, chef d’état major.

Le matin du 16 Mai Mobutu se dirige à vive allure dans sa limousine vers l’aéroport de Djili. Avant de prendre son vol, au pied de l’avion qui doit transporter le président à Gbadolite, maman Bobi Ladawa, l’épouse de Mobutu, se tourne vers le général Mahele et lui dit : “Donat, nous savons ce que vous avez fait; c’est comme cela que vous remerciez Papa?”. L’épouse du président sous entends que le chef d’état major a trahi le président de la République mais en réalité, le général Mahele a évité les affrontements dans la capitale Kinshasa qui risqueront de faire plusieurs morts. .

Le Soir vers 23H ce 16 Mai le général Mahele se rend au camp Tshatshi. Le général Wezago chef de la DSP en le voyant hurle sur lui:“Que viens tu faire ici, tu n’as pas pas fait la guerre, tu nous a trahi”. Il sera assassiné quelques minutes après par les militaires de la DSP en colère avant même l’arrivée de Kongolo Mobutu le puissant fils du Maréchal. La bataille de Kinshasa n’aura donc pas lieu le chef d’état major le général Mahele a été tué dans la nuit. Jusqu’à ce jour,le général Mahele est toujours considéré par une partie de l’opinion comme un martyr pour avoir épargné Kinshasa des affrontements.

Le 17 Mai, plusieurs colonnes des militaires de l’alliance des forces démocratiques pour la libération (AFDL) pénètrent dans la capitale sans la moindre résistance. À Lubumbashi, Laurent Désiré Kabila va s’autoproclamer chef de l’état et le pays va changer de nom : de Zaïre on reviendra à la République démocratique du Congo. Mobutu quand à lui, après Gbadolite, il se rendra au Togo, puis au Maroc où il mourra quatre mois plus tard.

Mpandanjila Mukuna