Le gouverneur de Kinshasa a convoqué une réunion d’urgence ce mercredi 8 février pour faire le bilan des violentes inondations de ces dernières heures. Une pluie diluvienne a noyé la capitale congolaise de la Gombe, le centre-ville, aux quartiers populaires. Et c’est sans doute dans ces quartiers que le bilan sera le plus lourd. Plusieurs morts sont déjà signalés, des disparus, des maisons et des murs se sont écroulés, des routes sont devenues impraticables. Dans le quartier de Musoso, commune de Limete, ces inondations sont devenues un rituel. Tous les ans depuis sept ans, ses habitants disent vivre le même cauchemar.

« Ça, c’est maison, ma chambre là-bas ». A l’intérieur, plus de trois mètres d’eau. De l’eau presque jusqu’au toit.

Ses voisins écopent déjà. Mas Didier ne sait pas par où commencer. Et pourtant, ce n’est pas la première fois qu’il connaît ça. « Ça fait sept ans déjà. S’il pleut ici, c’est terrible. Beaucoup de chaînes nationales sont venues ici pour nous poser des questions, mais ils n’ont rien fait. Moi, j’ai même ma mère qui a 70 ans, mais elle a dû partir d’ici à cause de la pluie. Il n’y a pas moyen même de dormir ici », raconte-t-il.

Didier et sa mère vont passer cette nuit hors de chez eux. Peut-être même deux ou trois jours, alors que le ciel est encore menaçant. Pour ce chômeur, comme pour tous les habitants du quartier, la solution est simple. Il faut dégager la rivière et les caniveaux qui sont remplis de déchets. « Si un engin vient ici pour retirer ça, nous aussi, le peuple, nous allons travailler avec ces engins-là. Nous voulons faire ça », affirme-t-il.

Le lit d'une rivière envahi par les bouteilles en plastique et autres déchets, commune de Limete.
Le lit d’une rivière envahi par les bouteilles en plastique et autres déchets, commune de Limete. © RFI/Sonia Rolley

Installer des bennes à ordure à l’entrée des quartiers, éduquer la population, chacun y va de son idée pour mettre fin à cette tragique répétition.

En dehors de la capitale Kinshasa, une partie de la route menant à Matadi s’est effondrée au niveau de Mitendi. L’évaluation des dégâts est en cours, mais selon une source au gouvernement provincial, la circulation devrait être coupée en particulier pour les véhicules les plus lourds.

Dans les rues de la capitale congolaise, les habitants ne peuvent que constater les dégâts.
Dans les rues de la capitale congolaise, les habitants ne peuvent que constater les dégâts. © RFI/Sonia Rolley

 

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