Dans un communiqué lu devant la presse ce vendredi 23 Juin 2017 dans la capitale Kinshasa, les évêques réunis lors de la 54ème assemblée plénière ordinaire de la CENCO, ont fait le diagnostic de la situation politique, sociale et économique de la RDC. Ils sont arrivés à la conclusion selon laquelle le pays va très mal. Une opinion qui risque de relancer le désamour entre le Gouvernement de Kinshasa et les Prélats catholiques.

Sur le plan socio-économique ils relèvent notamment que la santé économique du pays est critique et empire du jour le jour. Ils épinglent la dépréciation de la monnaie nationale face aux devises étrangères. Il y a la corruption, l’évasion fiscale, le détournement des fonds publics et l’abus de pouvoir.

Ceci entraine comme conséquence directe, la baisse du pouvoir d’achat au point que les familles ne savent plus nouer les deux bouts du mois.

Sur le volet sécuritaire et humanitaire, les prélats catholiques parlent de l’insécurité quasi-généralisée à travers le pays. Pour le seul cas de la région du Kasaï ils dénombrent environ 3383 personnes tuées, 30 fosses communes, plus d’un million de déplacés internes et 30.000 réfugiés en Angola.

Tirant la sonnette d’alarme, les pasteurs de l’église catholiques ont rappelé la présence sur le sol congolais des groupes armés étrangers comme la LRA, ADF NALU et autres combattants sud-soudanais.

Revenant sur les évasions massives dans certaines prisons du pays, la CENCO a abordé la question des conflits ethniques dans certaines province en qualifiant cela d’une tragédie qu’on semble oublier. Les droits humains ont été aussi abordés avant de faire le plaidoyer de l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre qui est le support contenant des pistes de solution à la crise actuelle.

« Une minorité a décidé de prendre en otage la vie de millions de Congolais »

Sur la question du respect de l’accord du 31 décembre, les évêques se sont montrés fermes et prêts à en découdre.  Ils ont appelé les parties prenantes à l’accord à prendre leurs responsabilités de bonne foi et par amour pour la patrie.  Les prélats catholiques appellent la population à la mobilisation générale : «mettons-nous debout, dressons nos fronts encore courbés… il ne faut céder ni à la peur ni au fatalisme. Une minorité de concitoyens a décidé de prendre en otage la vie des millions de Congolais. C’est inacceptable ! Nous devons prendre en main notre destin commun. » Ont déclaré les évêques.

Pour la Cenco, la sortie pacifique de la crise actuelle exige la tenue des élections présidentielles et législatives et provinciales avant décembre 2017, tel que prévoit l’accord politique du 31 décembre 2016.

En appelant le peuple à se prendre en charge, les évêques catholiques vont surement se frotter au pouvoir de Kinshasa qui les accuse parfois de vouloir le déstabiliser.

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