Depuis la fin de l’année 2019, le monde est frappé par une pandémie sans précédent. Différents pays étaient appelés à prendre des mesures drastiques pour endiguer ce fléau. Le président français Emmanuel Macron, dans son allocution du 12 avril 2020 avait annoncé la fermeture de plusieurs établissements dont les universités avant de passer à un confinement strict avec une importante restriction des libértés individuelles.

Plus d’un mois après ces mesures, Global infos vous emmène à la rencontre Brozeck Kandolo wa Kandolo, étudiant en Master Droit du numérique à l’Université de Poitiers (France). Comme plusieurs de sa promotion, Brozeck fait partie de ces étudiants etrangers qui payent lourd tribut à cette crise planetaire.

Global infos : Comment vivez-vous cette crise du Covid-19 ici en France ?

B.K : La situation du covid19 n’est pas facile à vivre pour tout le monde surtout qu’il y a des vies humaines qui y passent et nous avons stoppé toute activité académique à l’Université depuis que le gouvernement a décrété l’État d’urgence annonçant ainsi le confinement, mais malgré ça nous avons continué avec les enseignants en ligne. Actuellement nous sommes en train de passer les examens aussi en ligne, mais il faut noter que l’Université a pu neutraliser plusieurs cours car étant consciente des difficultés que traversent les étudiants pendant ce dure moment de confinement, surtout pour nous étudiants étrangers qui sommes confinés seuls loins de nos familles.

G.I : Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous  faites face ?

B.K : Sur le plan personnel je pense que la première difficulté a été celle de rester enfermé et c’est difficile de ne pas voir ses proches et ses amis. Je me sens un peu coupé du monde, ce qui m’avait poussé au debut du confinement à vouloir rentrer chez moi au pays, mais de toute façon vu les prix des billets après l’annulation de nombreux vols, c’était impossible. Alors je suis resté là ! Je me sens un peu doublement confiné et sur le plan de mes études j’estime que le fait de rester enfermé dans un même endroit impacte notre assiduité aux enseignants surtout que ces derniers se passent en ligne. Mais la majorité des étudiants étrangers ici en France pour faire face aux dépenses, ils comptent surtout sur des activités remunérées comme des jobs étudiants, mais avec le confinement ils sont butés à un problème de précarité financière car plusieurs contats ont été interrompus !

G.I : Les étudiants étrangers bénéficient-ils d’une attention particulière de l’Etat français ?

B.K : Le gouvernement français a mis en place une aide exceptionnelle pour les étudiants le plus modestes. Le service social de l’Université continue à travailler et venir en aide aux étudiants en difficulté comme d’habitude, mais pour les étudiants étrangers, jusqu’à présent nous n’avons pas constater une attention toute particulière venant de l’Etat français.

Par contre plusieurs États se charge de venir en aide aux étudiants ressortissants de leurs pays et nous étudiants congolais espérons que le gouvernement pourrait penser aux étudiants congolais qui passent des moments difficiles dans plusieurs pays.

G.I. : Que faites vous pour tenir le coup après plus d’un mois de confinement strict ?

B.K : J’essaie de relativiser le confinement en profitant du confinement obligatoire pour faire ce que nous n’avions jamais trouvé le temps de faire. Je profite du confinement pour peaufiner mes recherches et suivre certains cours en ligne dans mon domaine du droit du numérique. Pour tenter de tuer l’ennui je reste en contacte avec ma famille et mes amis grace aux réseaux sociaux.

 G.I. : Quel message peux-tu adresser aux Congolais ?

B.K : En France je c’est encore possible de s’en sortir, mais je sais que chez moi au Congo la menace de la pénurie et les problèmes d’organisations sont bien plus importants, surtout qu’on est tous très proches, on est très attachés à nos habitudes et appliquer les gestes barrière entre nous est compliqué.

Depuis quelques semaines, je suis très ému d’apprendre la présence  coronavirus dans mon pays, ainsi j’exprime tout mon soutien au peuple congolais et aux équipes médicales qui luttent pour éradiquer le coronavirus. Je souhaite à tous un heureux dénouement et de lutter ensemble sans autre but que celui de sortir de cette crise.

Propos recueillis par Trésor TSHILUMBA