À 39 ans, le leader d’En marche ! devient le huitième président de la Ve République avec 66% des voix. Le FN se revendique comme la « première force d’opposition ».

La victoire est nette. Incontestable. Éclatante même quand on se souvient qu’Emmanuel Macron était inconnu du grand public il y a cinq ans. Le leader d’En marche! a été élu président de la République dimanche en recueillant 66,06 % des voix, selon des décomptes provisoires du ministère de l’Intérieur arrêtés lundi à 0h30. L’homme s’était présenté devant les Français comme étant «et de droite, et de gauche» et il parvient à réaliser le vieux rêve de Valéry Giscard d’Estaing: réunir près de deux électeurs sur trois. Ironie de l’histoire, il dépossède au passage son lointain prédécesseur de son titre de plus jeune président de la République: VGE avait été élu à 48 ans en 1974, Emmanuel Macron en a 39. «Vous avez choisi l’audace», a résumé le vainqueur de la soirée devant ses partisans réunis dans la cour Napoléon du Louvre, devant la pyramide de Ieoh Ming Pei.

Ce succès ne saurait faire oublier à l’ancien ministre de François Hollande les conditions particulières de son élection face à Marine Le Pen. Avec plus de 10 millions de suffrages, la candidate du Front national réalise un score historique pour l’extrême droite. C’est deux fois le résultat de Jean-Marie Le Pen, qui avait réuni sur son nom, en 2002, 17,8 % des voix et 5,5 millions de bulletins.

«Je sais les divisions de notre nation qui ont conduit certains à des votes extrêmes et je les respecte», a témoigné Emmanuel Macron dans sa première prise de parole dimanche, à son QG de campagne. Évoquant «la colère, de l’anxiété et les doutes» des Français, il a expliqué sur un ton solennel et grave que sa «responsabilité» était «de les entendre en protégeant les plus fragiles, en organisant mieux les solidarités, en luttant contre toutes les formes d’inégalité ou de discrimination».

Dès l’annonce des premières estimations, Emmanuel Macron a eu un échange téléphonique «bref et cordial» avec sa concurrente. Marine Le Pen a très vite reconnu sa défaite, prenant la parole à 20 h 10 au Chalet du Lac, au bois de Vincennes, où elle avait convié ses soutiens. «Les Français ont voté pour la continuité», a-t-elle estimé en souhaitant néanmoins au nouveau président «de réussir». Se félicitant de son «résultat historique et massif», la candidate du Front national a estimé que son parti constituait «la première force d’opposition aux projets du nouveau président». Elle a aussi annoncé que sa formation allait «se renouveler» pour les législatives.

Emmanuel Macron, le premier, sait que le rendez-vous des 11 et 18 juin sera décisif. Dès dimanche soir, il a demandé aux Français «une majorité vraie, une majorité forte, une majorité de changement». «C’est cela que j’attends de vous dans six semaines», a-t-il insisté.

 

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