Nelly BANZE KANTENG , née à Lubumbashi le 22 avril d’une certaine année, elle a fait ses études à l’école Ushindi où elle a obtenu son certificat d’études primaires. Elle est également autodidacte en littéraire. Par ailleurs, dessinatrice, femme des valeurs vivant avec handicap ( AFEVH) et fondatrice du groupe MSR (Mariage Stable et Réussi) qui prodigue des conseils aux couples pour leurs stabilités. Elle est première écrivaine noire vivant dans le Haut-Katanga.

Cette semaine, le desk femme de globalinfos net est allé à la rencontre de cette femme déterminée à défendre la cause de ses pairs jusqu’à la députation pour améliorer leurs conditions des vies.

Début de sa carrière d’écrivaine

J’ai commencé à écrire, c’était comme un jeu, étant donné que je m’ennuiais beaucoup à la maison à chaque fois que les autres partaient à l’école et le professeur ne venait que les après- midi pour me donner cours.
Donc le matin, je prenais plaisir à dessiner d’abord, puis à écrire, et je suis tombée amoureuse de l’écriture à l’âge de 16 ans. J’inventais les choses qui plaisaient beaucoup à ma famille, mes connaissances, ils m’en demandaient toujours plus, car je fesais comme une sorte de séries dans mes histoires, ils m’encourageaient, alors, je me suis dit que c’était un don suite aux fleurs reçu de la part de mon entourage. Donc, ça me donnait le courage de poursuivre sur ce chemin

Femme aux multiples casquettes

Actuellement, je vis de ma carrière d’artiste, d’écrivaine, de dessinatrice, je suis aussi membre de l’association des femmes vivants avec handicap, femme de valeur AFEVHA. Je suis fondatrice du groupe MSR (Mariage Stable et Réussi). J’accompagne donc des gens qui aspirent au mariage et ceux qui sont mariés avec des conseils pour créer, dans un futur proche, des mariages stables. Je suis aussi membre d’un parti politique, car, j’ai des ambitions dans cette sphère.

Plusieurs défis relevés au-delà de ses capacités physiques

Quant aux défis, j’en ai relevé plusieurs, je me dis toujours que j’irai au-delà de mes limites, car étant une femme à mobilité réduite, il y a des choses que je ne peux pas faire, donc chaque jour pour moi est un combat, me réveiller le matin, je dois allumer l’interrupteur dans la maison, un grand défi auquel je suis confrontée toute ma vie, et le fait d’être connue aujourd’hui comme écrivaine, est un grand défi que j’ai relevé, car avant, on me regardait comme personne vivant avec hyndicape et parfois, on me plaignait (wakilema) ” regret” Mais maintenant, je suis connue en tant que femme vivant avec handicap (rire) , première écrivaine noire vivant avec handicap dans le Haut-Katanga, c’est un grand défi et j’en suis fière

Ses rêves dans le cadre du social, pour faire entendre les voix de ses pairs

Mes ambitions, aider les autres, surtout les enfants en rupture familiale, c’est ma vocation et j’ai toujours rêvé de ça, et je crois qu’un jour, ça sera une réalité. Sachez que la raison pour laquelle je me suis lancée en politique, c’est pour parler des personnes vulnérables, défavorisées, peut-être en étant député, on pourrait m’entendre. C’est parmi mes ambitions.

Fière de son profil

Je ne regrette rien de mon parcours, mais il y a parfois des erreurs que nous commettons et si on ne fait pas ses erreurs, on ne va rien apprendre de la vie, et mes erreurs m’ont donnée des enseignements pour pouvoir grandir, devenir Forte. Il y a des décisions que j’ai prises et qui n’ont pas été bonnes. J’aurais bien voulu que les choses puissent marcher différemment, mais ça n’a pas marché, et je me dis que c’est la volonté de Dieu, il me voit où je suis actuellement, celui qui connait notre destinée, alors je m’en remets entre ses mains. Donc, si c’était à refaire, je resterais la même personne, je me dis que je suis vraiment chanceuse. Mon hadicap, je me disais que c’était une fatalité maintenant, aujourd’hui c’est plutôt avantageux. J’inspire beaucoup des gens et si j’étais une femme ordinaire, peut-être que ma vie n’aurait pas au tant d’impact qu’actuellement. Donc, je garderai mon profil si c’était à refaire.

Cette jeune écrivaine est bloquée par les moyens financiers pour la publication de ses œuvres

J’ai déjà publié un seul livre jusqu’à l’instant ” Iris, comme elle chante”, les autres sont inédits, un autre sous presse, il y a toujours cette question de finances qui nous coince un peu et les imprimeries ne sont toujours pas sérieuses. Il nous arrive de tomber sur les personnes qui ne font pas notre travail selon notre demande et il nous coince un peu en rapport avec la sortie des autres livres. Iris va totaliser bientôt 5 ans, je ne publie pas chaque mois, je n’ai pas des finances venant de l’extérieur, je suis mon propre managere, c’est juste la famille qui m’aide, il y a aussi le gouvernement qui m’a aussi aidé, je ne peux pas le nier, et pour l’instant ce sont des éditeurs qui nous coincent par rapport à la sortie des livres, alors qu’on nous demande de multiplier pour la distribution. Je suis coincée à ce stade-là.

L’handicap, preuve que seul Dieu a le dernier mot sur la vie d’un homme

L’handicap n’est pas iné, j’avais deux ans, quand j’ai été frappé par cette épidémie de poliomyélite mélangée avec la méningite, c’est ce qui a fait à ce que je suis restée paralysée, tous les membres ne fonctionnaient plus, ce n’est qu’après beaucoup d’exercices que je suis parvenue à m’asseoir sur une chaise, ce qui est une grâce de Dieu, Je ne pouvais même pas me tenir sur les béquilles, le docteur avait déjà proclamé que je serais inutile dans la société.
Mais voilà Dieu dans sa grandeur, il a fait de moi ce qu’il a fait, j’ai commencé à écrire, ma main droite heureusement fonctionnait, cette main magique et c’est grâce à elle que je suis reconnue aujourd’hui étant une femme écrivaine

Un mot à la femme

Je demande à la femme d’être forte, il y a des lois dans ce pays qui ne la favorise pas, nous devons continuer à lutter pour que cette égalité soit de 50/50 comme on le veut. Alors que la femme, surtout la jeune fille qui va me lire, qu’elle ne reste pas dans des distractions, des vidéos obscènes sur tiktok non non, qu’elle puisse prendre conscience de ce qu’elle est et ce qu’elle peut apporter dans la société.

Nelly KATENG reste toujours positive, et pense qu’il y a un grand envol des femmes qui écrivent, et qui sont intéressées par la lecture, ce qui prouve que l’avenir de la littérature féminine en RDC est vraiment promettant.
Elle est choriste depuis plusieurs années, elle a déjà eu à chanter à Kolwezi, Likasi. Actuellement, elle sert son Dieu dans la chorale Maria maman de la paroisse Saint Paul, dans l’église catholique.

Ruth KUTEMBA