Connue sous le nom d’Angel Baraka, l’appellation de son salon de coiffure, de son vrai nom, Ange Nkulu Mujinga, femme mariée et mère de trois enfants, elle a fait ses études primaires à l’école Ndjandja, et secondaires à Madini de Lubumbashi. Son cursus académique, à l’université de Lubumbashi. UNILU

Cette semaine, le desk femme de globalinfos.net est allé à la rencontre de cette femme pionnière de dread looks à Lubumbashi.

Parcours d’esthéticienne

J’ai commencé avec l’esthétique dès mon très bas âge, je coiffais déjà bien les cheveux à la maison, et à l’école. Arriver en Afrique du Sud pour gagner mon pain quotidien, je me débrouillais un peu dans les salons de coiffure par-ci par-là.
C’est là que j’ai pris vraiment goût de l’esthétique , avec des formations.

Histoire de dread

C’est depuis 2006 que je fais la coiffure et quand je me suis rendu compte que j’étais très appréciée par les clients, mes patrons, c’est alors que je me suis dit bon pourquoi ne pas ouvrir mon propre salon de coiffure en RDC. Et, arriver au pays , le début n’a pas été facile, j’ai eu le soutien de ma maman Célestine kasokwe qui s’est beaucoup impliquée. C’est ainsi que de fil en aiguille, le salon a été construit.
Au début, c’était juste un salon de coiffure généraliste.
Mais, ce qui a fait que cela soit spécialisé en dreadlocks, c’était la demande qui était devenue grande. C’est comme ça que j’ai créé ma spécialité, je me suis fait un nom et je reçois beaucoup des clients, des stars de la musique lushoise, des journalistes…

Les projets d’avenir

J’aimerais bien ouvrir un centre de formation en esthétique pour aider la jeune fille, ouvrir son mental, l’aider à ne pas être seulement une machine de production enfants, mais plutôt à s’épanouir sur le plan social, économique. Apporter un plus dans l’émergence de ce beau pays. C’est ainsi qu’à chaque fois , je forme des jeunes filles pour travailler dans mon salon de coiffure.

Épisode de regret

Oui, j’en ai eu, par exemple pendant la crise sanitaire due à la pandémie COVID 19, il y a eu des moments de crise, carence des clients, Dieu aidant, on a passé cette étape et tout est redevenu à la normale.
C’est juste la persévérance qui me guide, je ne supporte pas les petites imperfections. Mais, j’aime que mon travail soit apprécié . C’est ce qui a fait ma force dans ce domaine, quand le client est satisfait, je le suis aussi.
Pour moi, l’argent ne compte pas, seulement l’avenir de ma carrière.

Angel Nkulu se dit, femme épanouie

Avant, je rêvais d’être enseignante, mais quelque part, je me retrouve dans l’enseignement, car je forme des jeunes filles, celles avec qui je travaille et certaines viennent seulement pour être formées .
Je suis donc fière de la personne que je suis devenue, manager de deux salons de coiffure à Lubumbashi, ça bouste mon mental et j’en suis fière, bien que par moment, nous avons des problèmes de finances.

Un mot à la femme

Que la femme assure son indépendance financière , je sais que pour certaines, il faut l’accord de leurs maris pour travailler, d’autres restent sous-estimées dans la société parce qu’elles sont femmes. Et, moi, je veux que la femme marche la tête haute, qu’elle se tape la poitrine pour dire, je suis capable. Bien-sûr il y a des limites , car certains métiers exigent une certaine force physique. Et, la femme, après avoir donné vie, c’est vrai qu’il lui faut un congé de maternité, mais elle doit se rendre compte de sa force et sa capacité dans la société à pouvoir faire avancer les choses, comme nous avons des femmes leaders qui sont aux commandes.
Qu’elle prenne courage et qu’elle arrête de prendre l’homme comme couverture.

 

Ruth KUTEMBA