Marianne MUJING YAV MULAND, dignitaire d’État avec la médaille d’argent du mérite civique pour ses loyaux services rendus à la communauté congolaise dans le domaine des médias, journaliste, grand reporter, productrice des émissions, mais aussi réalisatrice de certains films documentaires, présidente sectionnaire de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) dans la région du Katanga, vice-présidente de l’Union de la presse francophone pour le compte de la RDC, elle est membre du FILEP, (Festival International de la liberté d’expression).

Cette semaine, le desk femme de Globalinfos.net est allé à la découverte de cette femme aux multiples facettes.

Parcours d’une femme ambitieuse et passionnée par le journalisme, malgré les obstacles

Je suis arrivée à l’UNPC depuis 2014, j’ai d’abord travaillé comme secrétaire sectionnaire, section Grand Katanga jusqu’en 2018, année au cours de laquelle j’ai été désignée par l’assemblée générale comme présidente jusqu’à ce jour.
J’aime beaucoup mon métier, si tout était à refaire, je resterais et je mourrai journaliste. J’ai choisi la presse, pas pour de l’argent, mais par passion.
Tout ce que j’ai aujourd’hui, c’est grâce à la presse, notamment mon petit nom, je suis de ceux qui pensent que c’est un métier noble.
Une chose est sûre, difficile avec uniquement ce métier de joindre les deux bouts du mois.

La majorité des journalistes n’ont pas de salaires et n’ont pas de contrat de travail. Quant à moi, j’arrive à joindre les deux bouts du mois, car j’ai diversifié mes produits, au-delà d’être journaliste, je suis réalisatrice de certains films documentaires, j’ai compris que ce domaine n’est pas exploité, je m’y suis plongée depuis 2013, bientôt 10 ans.

Cette brave dame a relevé quelques défis majeurs à la tête de l’UNPC

Le premier grand défi était de faire comprendre aux Journalistes sur le rôle réel de l’UNPC. Le deuxième, visiter les médias pour s’imprégner du traitement des journalistes, et nous avons eu à faire un constat amer, plusieurs de nos collègues ne sont pas payés et n’ont pas de contrat de travail, juste une prime.
Mais c’est un défi qui reste. Troisièmement, nous avons arrêté l’hémorragie de moutons noirs qui se faisait passer pour des professionnels de médias. Et c’est à partir de l’octroi de cartes de presse, car elles étaient distribuées à n’importe qui. L’autre défi qui n’a pas pu être relevé, c’est que nous allons quitter ce comité sans laisser les locaux pour le siège, c’est une réalité qui m’attriste (regret).
Je dois rappeler une chose quand on décide de servir au niveau de la coopération, c’est le bénévolat, il n’y a pas de salaire, accepter de servir et non se servir, parce que si vous voulez venir pour vous enrichir, je suis désolée (rire).

Une femme qui a bravé les interdits jusqu’à faire la prison

Dans la vie, rien n’est facile et rien n’est acquis. En tant que journaliste, j’ai déjà fait le cachot deux fois. Pour la première fois à Kinshasa, au niveau du marché Gambela, et à Kolwezi, si je ne me trompe pas, c’était au mois de juillet 2012.
Tout récemment, j’ai eu des menaces au téléphone parce que j’avais fait des déclarations sur la non tenue des élections en décembre 2023, j’étais pessimiste…

Un mot à la femme

Je définis la femme comme suite, F : Force, E : Éveil, M : majeure, M : multidimensionnelle, E : Épanouie
Je donne une définition à la femme, si elle se reconnaît être une force, nous allons changer des choses dans ce pays. Je vais dire à toutes les femmes qu’elles sont braves . Elles doivent se lever, pas pour aller chanter pour les hommes ou pour être des protocoles, mais parce qu’elles ont des compétences à tous les niveaux. Les femmes qui sont au chant, les femmes ménagères, les techniciennes de surface, celles qui nettoient dans des bureaux.
Je reste convaincue que le changement de la RDC ne va pas commencer par un homme, je suis désolée, ils vont se fâcher, (rire) j’ai dit et je l’exprimerai toujours.

Marianne Yav, fin mandat, ne veut plus être reconduite à la tête de l’UNPC, elle estime avoir fait son temps de 2014 à nos jours. Elle espère un jour migrer vers la politique, car elle reçoit des sollicitations depuis 2016, mais elle s’interroge sur l’idéologie de ces partis et si cela sera possible avec son franc-parler.
Elle est et reste une amoureuse de la langue de Molière. Elle espère un jour émerger dans le secteur de la francophonie ou du FILEP.

 

Ruth KUTEMBA