La situation dans la partie orientale de la RDC a fait l’objet de la soutenance d’une thèse à la faculté des sciences sociales, politiques et administratives, au département des relations internationales de l’université de Lubumbashi ce lundi 12 décembre 2022. Lucien Sadiki, nouveau docteur en relations internationales, a parlé du contrôle des armes légères et des petits calibres pour la paix durable dans la région des grands lacs africains. D’après ce docteur en relations internationales, la prolifération de ces armes dans la région du Kivu par exemple, est devenue un obstacle à la construction d’une paix durable.

“C’est une thèse importante et que les acteurs politiques doivent prendre en considération. Elle parle d’une proposition qui vise à contrôler les armes légères et des petits calibres en associant d’autres acteurs. Il s’agit des acteurs étatiques et des acteurs non étatiques. Il faut la conjugaison d’efforts, d’énergies pour qu’on arrive à mettre fin à la circulation des armes légères et des petits calibres. Dans beaucoup de pays dont les États-Unis, ces armes circulent et on a lutté pour qu’on mette fin à cette pratique mais on a jamais mis fin” dit-il lors de sa soutenance ce lundi à l’UNILU.

Et de poursuivre :

” Et il y a lieu de réduire sensiblement la circulation de ces armes parce-que c’est ce qui tue plus que la bombe d’hiroshima même plus que ce qui se passe en Ukraine. Si on compte le nombre de morts dans la région du Kivu, on peut aller jusqu’à 12 millions, ce qui est presque la population du Rwanda, ces personnes qui sont mortes à cause des armes légères et des petits calibres. Qu’on adopte une loi nationale qui interdit l’importation des armes, c’est déjà un pas en avant”.

Avec cette mesure d’interdiction, aucun pays voisin ne pourra faire le forcing pour faire passer les armes légères et des petits calibres dans cette zone en proie aux conflits depuis près de deux décennies.

“Si on interdit, il est difficile que les pays voisins puissent introduire ces armes chez nous. Il faut mettre sur pied un système de contrôle par drone c’est-à-dire la frontière doit-être suffisamment contrôlée, ensuite il faudra qu’on puisse créer, en RDC, une force spéciale d’intervention. Cette force sera suréquipée, non seulement en armes mais aussi aux appareils de détection et de n’importe quelle arme cachée. En ce moment là, on aura un peu de sérieux et évoluer vers la paix “ a t-il ajouté.

Le dialogue ne devrait pas seulement être prêché pour la RDC, le Rwanda et l’Ouganda devraient également être concerné chacun avec les forces négatives qui lui sont hostiles.

 

“Il faudrait aussi que les pays voisins entrent dans la phase de coopération entre des gouvernements et des forces qui sont en opposition. Ce qui revient à dire qu’il faut un dialogue inter Rwandais, celà n’a jamais eu lieu et quand on en parle, Paul Kagame ne veut pas entendre parler. Comment peut-il demander que les congolais aillent en dialogue alors que eux ne vont pas en dialogue. L’Ouganda a aussi les ADF qui sèment la terreur chez nous mais pourquoi ils ne veulent pas le faire chez eux ? Chaque Etat est souverain et pour nous, on ne peut pas combattre les forces négatives tel qu’on le fait là actuellement au Kivu. Ces combats ne sont pas une finitude”, a-t-il expliqué dans sa thèse de 745 pages.

Aussi propose-t-il au gouvernement congolais d’initier des travaux, de créer de l’emploi pour ces jeunes qui traînent dans des groupes armés.

” La meilleure façon de le faire, c’est que le gouvernement commence maintenant à entreprendre des grands travaux, aux investissements dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et l’Ituri de manière à ce que ces gens-là qui font la guerre notamment les forces négatives, puissent être engagées pour travailler comme ouvriers dans les entreprises et en ce moment là ils vont oublier d’aller en brousse pour tuer les gens. De cette manière, on peut résoudre beaucoup de problèmes “ conclut-il.

Dans cette thèse de 745 pages, le docteur en relations internationales Lucien Sadiki propose que la RDC puisse activer la diplomatie proactive, la mise en place des travaux routiers de longue durée pour permettre aux jeunes de la région d’être occupés par un emploi de manière permanente.

Jeff Kalala