Des centaines d’enfants sortis des groupes armés qui se retrouvent dans une dizaine de villages du territoire de masisi après leurs réintégrations dans leurs différentes communautés avec l’autorisation des autorités étatiques.

Cependant, malgré leur retour à la vie civile, ces enfants dont l’âge varie entre 14 et 20 ans, peinent à se réintégrer dans leurs communautés respectives. Ceci suite aux stigmatisations dont ils sont victimes et à la partie sombre de leur passer par les autres membres des différents villages.

Accusés parfois d’être commanditaires de différents forfaits (vole, tueries, troubles publics, …), le manque de nourriture et autre forme d’assistance, manque d’activité et occupation pouvant faciliter leur autonomisation financière constituent entre autre des mobiles les amenant à l’esprit l’idée de revenir en brousse et réintégrer les différents groupes armés dans lesquels ils étaient enrôlés il y a quelques années.

” Nous faisons objet d’un mépris par le reste de la communauté, ici personne ne nous considère comme être humains. Quand nous sommes en besoin, nous sommes des fois obligés de recourir au vol, car nous n’avons pas d’autres moyens pour survivre” a Indiqué Monsieur Mwanvuwa Benjamin sorti du groupe armé NDC-Rénové, actif en territoire de Walikale.

” Nous avions la chance de sortir de la brousse et revenir dans nos villages. Fort malheureusement, nous ne trouvons aucune différence entre la souffrance que nous traversions dans la brousse et celle que nous endurons ici. Nous demandons au gouvernement de nous encadrer. Nous apprendre des petits métiers qui nous aiderons dans l’avenir” a à son tour lancé Ombeni Katsuva, un autre enfant sorti du groupe armé APCLC, actif en territoire de Masisi.

L’ADPH, une organisation locale de défense des droits humains qui les encadrait et leur apprenait des petits métiers est depuis quelques mois faute des moyens au bout de ses forces et ne se limite à ce jour qu’à des séances récréatives en attendant des bienfaiteurs qui peuvent à nouveau leur apporter un coup de pouce afin de redémarrer leurs activités.

Ces derniers lancent un s.o.s. au gouvernement congolais, aux organisations humanitaires internationale ainsi qu’à des particuliers de bonne volonté de leur venir en aide en finançant différents projets d’apprentissage de ces enfants déjà conçus, mais dont l’exécution souffre du manque des moyens financiers et logistiques.

” Ces enfants vivent difficilement, ils n’ont pas accès à l’éducation. Nutrition, soins médicaux et autres. À chaque fois qu’ils y a un cas de vol ou crime, ils sont des fois soupçonnés et pointés du doigt en premier. Ils sont même des fois utilisés par certaines personnes mal intentionné pour commettre certains forfaits dont des troubles publics, règlements des comptes et autres. Certains parmi eux ont même retourné dans la brousse suite à la souffrance et mise en écart dont ils font objet dans les différents villages où ils sont. Nous plaidons pour leur encadrement, car cela contribuera à la réduction de l’insécurité dans notre territoire. Et encouragera ceux qui sont encore dans la brousse d’y sortir.”, a renchérit Monsieur Paul Kanyama, président de l’ADPH.

Plusieurs rapports des organisations non-gouvernementales répertorient une centaine de groupes armés en activité sur l’ensemble du territoire national Congolais dont la majorité se trouve dans la partie est du pays. Des groupes qui recrutent des enfants mineurs dans différents villages qu’ils transforment en combattants et d’autres, femmes qu’ils produisent en esclaves sexuelles.

Elie TSONGO