Ayant pris part à l’ouverture de la session ordinaire de l’assemblée nationale en ce mercredi 15 mars 2017, le député national élu de Kinshasa Patrick Muyaya est revenu sur les questions qui seront traitées lors de cette session. Au Palais du peuple les élus vont aborder plusieurs matières dont le député du Palu parle dans cette interview avec notre rédaction.

Que retenir de la rentrée parlementaire ?

« Il s’agit d’une rentrée ordinaire telle que prévue par la constitution, mais elle intervient dans un contexte difficile, marqué par les décès de plusieurs compatriotes, notamment du Président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi. Il était temps pour la chambre basse d’exprimer toute sa solidarité à sa famille.

Mais par la suite, cette session vient après les discussions de la Cenco autour du processus électoral. Donc nous auront, en priorité, l’occasion de finaliser le travail législatif sur tout ce qui concerne le processus électoral. Depuis le début de cette année le pays fonctionne en mode des crédits provisoires, nous aurons l’occasion d’examiner et d’adopter le budget. Surement nous devons aussi adopter la loi organique pour la création du Conseil national de suivi de l’accord. Et naturellement il y aura le contrôle parlementaire qui nous permettra d’approfondir certaines questions ».

La fin des arrangements particuliers et investiture du gouvernement, pour bientôt ?

« Nous devons fonctionner en mode célérité, c’est pour cela que le Président de l’Assemblée a invité la Cenco à faire diligence pour finaliser les arrangements particuliers. C’est ces travaux qui nous permettront à avoir un nouveau gouvernement que nous allons investir pendant cette session. Gouvernement devant nous conduire aux élections ».

Qu’attendre des travaux annoncés par la Cenco pour jeudi 16 mars ?

« De toute évidence le peuple croit au processus du dialogue qui a été initié autour de la Cenco et montre même des signes d’impatience puis que depuis le 31 décembre aujourd’hui c’est le mois de mars, rien de si important n’a été accompli jusqu’à ce jour ; la première des choses étant l’installation du Cnsa, puis du gouvernement. Cette pression repose sur tous les acteurs et il serait urgent pour eux de finaliser ces arrangements particuliers pour permettre au peuple d’avoir une perspective par rapport à la tenue des élections ».

Les parlementaires vont-ils se pencher sur l’insécurité, notamment dans le Kasaï ?

« Dans le cadre du contrôle parlementaire cela est une matière prioritaire pour laquelle nous pourront poser des questions au Ministre de l’intérieur pour bien comprendre ce qui s’est passé pour que la situation sécuritaire se détériore de cette manière. Nous voudrons avoir les précisions sur l’action du gouvernement. Les collègues qui sont sur place, dans le cadre des vacances parlementaires, pourront nous ramener d’autres éléments pour permettre d’étoffer une stratégie, et ça devra passer par le dialogue pour trouver une solution ».

Avec tout ce qui se passe, est-ce que la classe politique a échoué comme le dit Dany Banza ?

« Mon collègue a totalement raison. Aujourd’hui on peut lire le sentiment de ras-le-bol et la colère de la population principalement sur nous la classe politique, qui sommes censés préparer le cadre pour permettre à cette population de travailler, de produire et de concourir au développement national.

Il est donc urgent pour nous de mettre un terme rapide à toutes ces confusions sur le plan politique pour redonner au peuple, cette fois-ci, le pouvoir de se choisir des gens qui pourront faire mieux que nous en vue d’avancer. C’est vrai que ce n’est pas sur un mandat qu’on peut résorber toute la situation ni toute la misère que connait notre pays, mais je crois que 5 ans c’est assez suffisant pour jeter des bases qui permettent un décollage.

Mais puis que le peuple estime que cela n’a pas été fait, ou que c’a été fait mais pas assez, c’est de son droit et il faut le lui garantir, de choisir des dirigeants qui viendront des choses différemment. Donc la déception, le ras-le-bol des hommes politiques, c’est très perceptible et j’espère bien que cela nous interpelle et que cela interpelle ceux qui sont à la manœuvre autour de la Cenco pour que très rapidement le problème puisse être résolu ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici