La commission du gouvernement a rencontré pour la première fois une délégation de la famille d’Etienne Tshisekedi et de l’UDPS lundi 6 janvier, avec toujours en vue l’enterrement de l’opposant historique. Aucun programme officiel n’a encore été communiqué ni pour le retour de la dépouille, ni pour les obsèques. Il faut dire qu’il s’agit d’un événement qui risque à la fois de drainer les foules, mais aussi très politique.

C’est l’évêque de Mweka, Gérard Mulumba, le jeune frère d’Etienne Tshisekedi qui était à la tête de la délégation pour la famille. L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), la formation cofondée par l’opposant, était également représentée avec l’un de ses secrétaires généraux adjoints. La commission du gouvernement était, elle, présidée par Emmanuel Ramazani Shadary, le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur. Car l’enterrement va être un casse-tête sécuritaire et logistique, confie une source sécuritaire.

Une délégation d’une quinzaine de personnes, famille biologique et surtout politique, devrait se rendre cette semaine à Bruxelles pour régler les dernières questions liées au rapatriement du corps. Parmi les idées évoquées pour ces funérailles à Kinshasa, des obsèques officielles au palais du peuple, des obsèques populaires également. La famille et le parti y tiennent beaucoup. Elles pourraient se dérouler au stade des Martyrs, le plus grand stade de Kinshasa.

Mais le parti réfléchit aussi à la construction d’un mausolée. Un projet qui pourrait prendre du temps.

« Nous ne voulons pas de chantage »

Des cadres de l’UDPS, mais aussi du Rassemblement de l’opposition ont exigé ce week-end que le nouveau Premier ministre choisi par l’UDPS soit nommé avant ces obsèques. Ou au moins que l’actuel chef du gouvernement, banni de ses rangs, soit démis de ses fonctions.

Le secrétaire général du parti, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, se voulait lundi plus conciliant. Pas question de faire du « chantage », assure-t-il, mais plus la volonté de voir l’accord de la Saint-Sylvestre s’appliquer dans les plus brefs délais. Une volonté exprimée, selon lui, par la base de l’UDPS et la population en général. « Nous, en tant que parti politique du président Etienne Tshisekedi, nous ne pouvons pas conditionner son enterrement à quoi que ce soit. C’est un grand homme, il a fait beaucoup de choses pour ce pays, il est mort, nous devons l’enterrer avec dignité et honneur. Mais le gouvernement ferait aussi mieux d’écouter la voix de la raison, la voix que l’ensemble de notre peuple est en train de lancer à son endroit, exigeant l’application intégrale de l’accord du 31 décembre 2016 », explique-t-il.

Le Premier ministre Samy Badibanga, ancien de l’UDPS donc, a présenté ses condoléances après la mort d’Etienne Tshisekedi le 1er février. Il a parlé de l’opposant historique comme de l’avocat infatigable de la démocratie et de l’Etat de droit dans le pays. Le chef du gouvernement appelle à l’unité et surtout à éviter toute politisation de l’événement.

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