Après avoir été sanctionné individuellement par les Etats unis d’Amérique et l’Union Européenne, le Ministre d’état en charge de la justice et des droits humains Alexis Tambwe Mwamba est actuellement visé par une motion de défiance à l’Assemblée nationale de la RDC et en même temps ciblé par la justice belge.

La situation ne pouvait être pire que ce que connait le Ministre d’état en charge de la justice du gouvernement Tshibala. Il est cherché à l’interne et même à l’international. Le ressortissant de Kindu dans la province du Maniema est accusé de léthargie dans la gestion des prisons et même d’un crime contre l’humanité.

Que lui reproche-t-on ?

Dans la motion déposée par le député Muhindo Nzangi Butondo et signée par 51 autres députés, il est reproché au ministre d’état son incompétence dans la gestion des prisons, ce qui a causé les évasions dans plusieurs prisons du pays. Il y a aussi le mensonge et le maquillage quant aux chiffres avancés du nombre d’évadés, allant jusqu’à traiter d’idiots ceux qui doutaient de ces chiffres.

L’élu de Goma attaque aussi Tambwe Mwamba sur le fait d’avoir déposé une proposition de loi portant modification de la loi organique sur l’organisation et le fonctionnement de la cour constitutionnelle sans avoir consulté le Conseil des ministres ni même le Premier Ministre. Il revient aussi sur le refus d’appliquer l’amnistie et les mesures de décrispation contenues dans l’accord du 31 décembre 2016.

Et cette enquête…

La justice belge s’est décidée d’ouvrir une enquête contre Alexis Tambwe Mwamba pour crime contre l’humanité. Il s’agit en effet de ce que l’on qualifie d’un « acte terroriste » perpétré en 1998 du temps où il faisait encore partie des rebelles du RCD/Goma.

C’est le juge bruxellois Michel Claise qui se charge de l’instruction d’un dossier qui va tendre un peu plus les relations entre la Belgique et la République démocratique du Congo, déjà exacerbées depuis la publication de nouvelles sanctions européennes contre neuf personnalités du régime congolais impliquées dans les violences et les crimes perpétrés depuis de longs mois au Kasaï.
Octobre 1998, un Boeing 727 de la compagnie Congo Airlines est abattu avec 50 personnes à bord (43 civils, essentiellement des femmes et des enfants, et 7 membres d’équipage). Le lendemain c’est Alexis Tambwe Mwamba qui revendique l’attaque en justifiant ce tir du missile (un Sam 7) par le fait que l’avion était sur le point d’atterrir à Kindu avec des militaires pro-Kabila à son bord. Une version immédiatement démentie par les responsables de la compagnie aérienne et de nombreux témoins.

On revient aussi sur le fait que Tambwe Mwamba était apparu sur les écrans pour dénoncer une tentative de coup d’Etat orchestrée par Moïse Katumbi, principal opposant à Joseph Kabila, avec l’aide de mercenaires dont le nombre fluctuait de 600 à… 12 selon le média qui interrogeait le ministre. Et une plainte avait été déposée par Daryl Lewis à ce propos.

Toutes ces questions risquent de faire chavirer un homme dont l’assise politique semble indéboulonnables. Il a traversé des vagues de remaniement des gouvernements et est l’une des personnalités les plus proches du palais de la nation.

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