Hanna NYEMBA, son unique activité est la couture, elle en a fait un métier et exerce depuis 13 ans à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga. 5ᵉ d’une famille de huit personnes, mère de trois enfants dont deux garçons et une fille. Elle est détentrice d’un brevet attestant ses connaissances en couture suite à une formation qu’elle a suivie pendant trois ans à Mwene-Ditu dans le grand Kasaï de 2007 à 2009.

Cette semaine, le desk femme de globalinfos.net est parti à la découverte de cette femme déterminée à disposer de son propre atelier, mais freiner par les moyens financiers.

Parlez-nous du début de votre carrière

J’ai étudié à Mwene-Ditu dans le grand Kasaï, où j’ai suivi une formation de trois ans à l’issue de laquelle un brevet attestant mes connaissances m’a été décerné. Dès lors que j’ai fini, j’ai donné cours pendant trois ans en enseignant la coupe et couture et juste après, j’ai suivi quelques formations dans des ateliers de la place. En 2015 je suis venue ici dans la province du Haut-Katanga et j’habite au quartier Hewa bora dans la ville de Lubumbashi.
Juste préciser une chose, lorsque je suis arrivée ici à Lubumbashi, j’ai suivi une formation de remise à niveau de 12 mois avec les kinoises, soit une année après mon arrivée. Et c’est juste après que je me suis lancée après avoir trouvé un espace où travailler.

Construire un atelier, son plus grand rêve

L’unique projet qui me tient à cœur, c’est de mettre sur pied un atelier et d’en être gérante, je me rappelle pendant la période de la crise sanitaire dû à la pandémie Covid-19, j’avais mis sur pied, un atelier de couture au niveau du complexe scolaire immaculé conception de la charité, situé au quartier Hewa Bora dans la commune de Lubumbashi, province du Haut-Katanga. Un temps après, je m’étais vue obligée d’y renoncer pour plusieurs raisons, j’avais des personnels à ma charge que je devais payer, sans compter les dépenses ordinaires qui conditionnent l’exercice de mon activité, les accessoires et l’espace qui n’était pas non plus gratuit. Avec tout ce que j’énumère comme facteur, je ne recevais presque plus les clients à cause de la pandémie-covid 19 et le confinement décrété, j’avais carrément décidé de fermer les portes de mon atelier, il n’y avait pas d’entrée (sourire).
Bref, l’unique projet est de créer un atelier, mais je manque de soutien financier, j’aimerais avoir un personnel qualifié à ma disposition parce que je garde d’autres machines dans ma maison par manque de personnel (regret). Une chose est sûre, plus vous mettez au monde, plus vous réduisez vos forces sur plusieurs plans. J’ai besoin de préparer la relève.

Hanne explique comment elle combine boulot et ménage

Je suis une femme très bien organisée, je m’en félicite pour ça. D’habitude, je me réveille très tôt, je prépare à manger et je mets ça dans le thermos pour que mon mari et mes enfants ne meurent pas de faim et le soir quand je rentre, je prépare du riz ou un repas léger. Sinon, chaque 5 h du matin, je fais les travaux ménagers, je lessive, je balaye la cour de la maison et avant de quitter mon domicile, je me rassure que tout est parfait.
Donc, à mon lieu de service, j’arrive à 09 H, et je travaille jusqu’à 17 h 30 du lundi au samedi sauf exception et je ne cherche pas les clients, ce sont eux qui viennent et sont généralement satisfaits de mes services. Il m’arrive d’en recevoir par jours, cinq, dix, vingt voire plus ou moins, tout dépend (rire).

Avec son salaire, elle épaule son mari

Avec tout ce que je gagne à la fin du mois comme revenu, je viens en aide à mon mari, il m’arrive de prendre en charge les besoins de la maison parce que mon mari est parfois payé en retard , je paye ce qu’il faut dans la maison même la scolarité des enfants. Cet argent m’aide beaucoup même avec mon atelier, je paye en gros les pagnes, et autres accessoires qui conditionnent l’exercice de mon métier. L’espace sur lequel je travaille n’est pas gratuit, chaque fin du mois, je paye également une somme (rire)

Elle explique pourquoi ses paires ne tiennent pas parole souvent

Les gens disent que nous ” couturiers” sommes des menteurs, je ne préfère pas faire de commentaires, mais sachez que tout le monde n’est pas chrétien, et ceux qui ne connaissent pas DIEU, poussé par une cupidité que je ne saurai définir préfèrent mentir. Certains font semblant dès qu’ils voient un client venir, ils prennent l’habit pour confectionner et au départ du client, ils font autres choses, j’ai vécu cette réalité. Je demande à mes collègues de cesser ces habitudes, ce comportement dévalorise notre image, arrêtez ces aventures et valorisez notre métier (rire).

Hanna NYEMBA invite les femmes à travailler

Femme, tu dois travailler, ce qui m’étonne souvent est qu’actuellement les femmes n’aiment pas travailler, elles aiment seulement des courses non importantes avec le maquillage. Travailler c’est bien pour ne pas se livrer à une vie sale
de débauche, de quémandeur, et à la convoitise. Même si vous gagnez 3000 FC le jour, soyez fière, car vous serez indépendante financièrement (sourire).

 

Ruth KUTEMBA