Christelle Kabuka est née à Bruxelles le 27 juillet 1994 et a passé une grande partie de son enfance entre la Belgique et la République Démocratique du Congo. Une partie de ses études secondaires a été faite en Belgique, dans la filière « technique sociales ». Plus tard, elle retourne au pays où elle obtient son diplôme d’état en Littéraire, avant de s’envoler pour l’Afrique du Sud où elle a effectué ses études universitaires en Relations Publiques et Communication. C’est également là-bas qu’elle fait ses premiers pas dans le milieu professionnel et obtient son premier job à 18 ans.

Le desk femme de Globalinfos.net est allé à la découverte de cette jeune femme qui grâce à son courage et son optimisme, a lancé son agence événementielle et déco Perfect house, malgré le chemin parsemé d’embûches…
Le début n’était pas forcément facile… J’ai dû apprendre beaucoup de leçons seule… On se casse la figure plusieurs fois et c’est par ces difficultés qu’on apprend et qu’on grandit…

Le début n’était pas forcément facile parce que je dois dire que je me suis un peu auto formée dans l’entrepreneuriat. À la base, moi j’étais dans le domaine de la communication, j’étais consultante en communication et c’est dans ça que j’ai travaillé durant mes premières années dans le parcours professionnel. Quand je me suis tournée vers l’entrepreneuriat pour être un petit peu mon « propre patron », j’ai dû apprendre beaucoup de leçons seule. Ce n’était pas facile parce quand on fait quelque chose sans forcément avoir des bases, on se casse la figure plusieurs fois et c’est par ces difficultés qu’on apprend et qu’on grandit. Mais le processus en soi est très douloureux et ce n’était pas évident du tout.

Je manquais de financement nécessaire… J’ai dû emprunter…travailler à perte une année durant… La difficulté à trouver des mentors… Ce genre d’expériences qui apprennent à croire en soi et à se surpasser…

Je n’avais pas non plus de financement nécessaire pour lancer l’entreprise, donc j’ai dû commencer avec les moyens de bord, j’ai dû emprunter, beaucoup compter sur les autres.
Là ça fait deux ans qu’on tourne, mais faut savoir que nous avons travaillé à perte durant la première année. On s’est fait un nom, on s’est fait une place, ce qui est bien… On a gagné un petit peu de matériel, on a gagné des articles, etc. Mais le profit en soi, on n’a pas pu l’avoir et c’était douloureux pour moi parce que je ne m’attendais pas à ce que ça se passe comme ça. Je pensais que là on allait démarrer, les gens allaient mordre à l’hameçon et que ça allait bien se passer, mais c’était pas évident du tout.
J’ai dû chercher même des gens qui sont dans le domaine et qui pouvaient m’encadrer , mais c’était difficile parce que tout le monde me voyait comme un concurrent et comme une menace. Donc ce n’était pas évident de trouver des mentors, des coachs.
Je crois que tout ça m’a appris la résilience, la débrouillardise et j’ai appris surtout à croire en moi.
Je dois dire aussi qu’au départ, l’une des plus grandes difficultés, c’était d’introduire de nouvelles idées, de nouveaux concepts auxquels les gens ne sont pas forcément habitués, parce que tout le monde n’est pas forcément confortable avec le changement. Lorsqu’on est habitué à travailler avec telle agence événementielle ou de déco, et qu’on te voit débarquer avec ta toute petite expérience, on est un petit peu sceptique. Il faut alors convaincre les gens de nous faire confiance… C’est ce genre d’expériences qui apprennent à croire en soi et à se surpasser.

Je suis assez optimiste… Il y a beaucoup à faire dans le domaine de l’événementiel en RDC et à Lubumbashi en particulier…

Je suis une personne assez optimiste de nature, je dirais que le terrain est plus propice et il l’a toujours été. Il y a beaucoup à faire dans le domaine de l’événementiel en RDC et à Lubumbashi en particulier. Il y a toujours un tas d’opportunités, il y a toujours assez d’espace pour créer, assez d’espace pour innover….
Avec le temps qui passe, je réalise que la véritable difficulté, c’est se maintenir et continuer à innover, à se réinventer, parce que la compétition est assez rude. Pour y faire face, il faut continuer à croître et de rester à l’affût des tendances. C’est le petit challenge.

Lors de ma première expérience, je n’avais pas du tout confiance en moi et je stressais beaucoup parce que c’était une nouvelle aventure… mais ça s’est plutôt bien passé…

La toute première fois que j’ai proposé mes services, personnellement j’étais très nerveuse, mais gloire à Dieu, ça s’est plutôt bien passé. En fait, bien avant même de commencer à chercher des prospects, je faisais des maquettes. À la maison, je simulais des déco, des mises en place et je prenais des photos afin qu’elles me servent de soubassement lorsque je me mettrais en quête des clients. C’est exactement la stratégie que j’ai appliqué devant mes potentiels clients, dans la majorité des marchés. Ceci a rendu l’échange plus fructueux et permis au client d’être en confiance.
Moi personnellement, je n’avais pas du tout confiance en moi et je stressais beaucoup parce que c’était une nouvelle aventure. Je dois dire que le timing était plutôt idéal et la stratégie que j’avais adoptée n’était pas mauvaise du tout. C’est la stratégie que j’ai appliqué dans la majorité de mes marchés. Je prends beaucoup de photos, beaucoup de vidéos, je filme tout ce qu’on fait, même dans les coulisses. Ça me permet de montrer à nos clients potentiels que nous avons la capacité, l’expertise et même la volonté de réaliser leur vision.

Perfect house, c’est aussi une équipe de jeunes passionnés, au sein de laquelle les injustices basées sur le genre n’ont pas leur place …

J’ai un assistant permanent, je travaille aussi avec des jeunes, principalement 11 étudiants qui sont disponibles les weekends et les jours où ils n’ont pas cours. On les programmes sur l’horaire en fonction de leur disponibilité, par semaine, par mois.
Honnêtement, jusque là, je n’ai jamais ressenti un quelconque malaise parce que je suis une femme qui gère les hommes. Je n’ai jamais eu de difficultés liées à ça ou de challenges particuliers. Je pense que ça vient aussi du fait que ce soit mon activité et que j’ai une vision bien tracée et un caractère assez fort. Cela fait que les personnes qui sont sous ma directive n’ont pas d’autre choix que de me suivre et de me respecter s’ils veulent être dans la barque. C’est un petit peu différent du domaine de l’emploi où nous tous employés sont sous différentes hiérarchies. C’est plus commun d’expérimenter des injustices basées sur le genre. Quand tu es stricte par rapport à ce que tu veux faire, que tu as une vision claire et que tu traites bien ton personnel, que tu l’inspires et que tu l’aides à s’identifier à la vision, c’est difficile que les gens te mettent mal à l’aise ou te méprisent.
Dès le départ, j’ai toujours su tracer la ligne de conduite : il y a des règles et il y a « une bosse ».
Ma vision est celle de faire de Perfect house une entreprise événementielle de grande envergure, avec plusieurs divisions et filières et impactant positivement la vie de plusieurs personnes en tant que créatrice d’ emplois.

Lorsque je ne suis pas sur des événements, j’aime bien lire des livres…

Lorsque je ne suis pas sur des événements, j’aime bien lire des livres sur le développement personnel ou découvrir de nouveaux endroits et de nouvelles saveurs culinaires.
Le livre qui m’a beaucoup marqué jusque là, s’intitule « Love after heartbreak » . Il parle de la guérison des blessures intérieures et après les déceptions amoureuses. Il m’a permis de faire un travail sur moi-même, d’identifier mes lacunes et blessures, tout ce qui m’empêchait d’avoir des rapports sains avec les autres, pas seulement sentimentalement parlant, même professionnellement. Je l’ai lu il n’y a pas très longtemps et je retourne toujours dans mes notes quand ça coince. J’ai compris que les moments de rejets impactent beaucoup notre estime et confiance en soi. Mais c’est très important d’identifier et de travailler activement pour guérir de ce qui peut être un obstacle dans notre quête de réussite.
Il ne faut jamais négliger les saisons où on a l’impression qu’on n’a pas grand-chose à faire…
J’aime le dicton qui dit : « lorsque la préparation rencontre l’opportunité, le succès est garanti ». En d’autres termes, il ne faut jamais négliger les saisons où on a l’impression qu’on n’a pas grand-chose à faire, ou qu’on est assez préparé ou entraîné à quelque chose. C’est juste des saisons durant lesquelles nous devons nous équiper afin d’être prêt à 100% quand l’opportunité se présentera au moment clé.

Les hommes ne se définissent pas toujours comme tel quand il s’agit du succès ou l’entrepreneuriat…Ils se définissent comme des êtres humains qui doivent travailler, réussir et bâtir… le secret pour réussir, bâtir et influencer, c’est de se voir au-delà du genre…

Aujourd’hui , avec tous les courants qui encouragent les femmes à se surpasser, être indépendantes et travailleuses, s’émanciper, on devrait comprendre que maintenant la balle est dans notre camp, sans pour autant sombrer dans l’extrémisme, l’ultra féminisme. C’est important parce que les hommes ne se définissent pas toujours comme tel quand il s’agit du succès ou l’entrepreneuriat. Ils se définissent comme des êtres humains qui doivent travailler, réussir et bâtir. Mais quand il s’agit des femmes, on met toujours un accent sur le genre, alors que le secret pour réussir, bâtir et influencer, c’est de se voir au-delà du genre et d’arrêter de se focaliser sur tout ce qu’on ne peut pas accomplir.
L’entrepreneure d’aujourd’hui doit se voir au-delà du genre et voir ses compétences, ses capacités et sa vision, ses passions et impacte positivement parce que c’est un être humain à part entière, doté de capacités extraordinaires. C’est ma philosophie. Voilà

Christelle Kabuka est une jeune femme passionnée de décoration. Elle a lancé son agence événementielle et décoration, Perfect house, qui est sollicitée à plusieurs occasions. Anniversaires, conférences ou toute autre événement. Malgré ses débuts difficiles, elle a su se frayer un chemin et continue de s’affirmer dans son domaine. Elle a choisi une voie et y marche de pied ferme.

Eunice Musau