Jocelyne Musau, 20 ans de service à Radio Okapi jusque-là et exerce depuis 24 ans en journalisme. Entrepreneur, propriétaire d’une épicerie “Aliments de la RDC” qui propose des produits made in Congo. Par ailleurs, licenciée en sciences commerciales et financières, Option marketing, à l’Institut Supérieure de Commerce (ISC-Gombe). Née à Kinshasa le 24 novembre 1979 (43 ans d’âge) Cadette d’une famille de cinq enfants, mariée et mère de famille.

Cette semaine, le desk femme de globalinfos.net est allé à la découverte de cette femme nourrie par l’ambition de travailler alors qu’elle était âgée de 15 ans seulement et rêve devenir propriétaire des industries alimentaires et des parcs immobiliers. Elle n’hésiterait pas de chapeauter le secteur national des petites et moyennes entreprises par exemple, des médias ou du tourisme si la proposition lui est faite.

Vouloir son indépendance financière à 15 ans, sous le toit parental

J’ai commencé à travailler très tôt, à 15 ans déjà, je m’ennuyais pendant les vacances scolaires et je me souviens avoir dit, à cet âge-là, à ma mère mon intention de vouloir m’occuper en travaillant pendant les vacances. Et, deux ou trois ans après, j’en ai parlé à une amie de l’école, qui m’avait amené voir son pasteur, étonné de voir une fille de cet âge s’intéresser au monde de l’emploi. Celui-ci m’a recommandé à l’hôtel Memling où il avait des entrées. C’était pour que j’y travaille comme serveuse, malheureusement, c’était déjà le déclanchement de la guerre dans l’Est de la RDC, donc les hôteliers ne pouvaient plus embaucher en cette période incertaine… En sixième années des humanités, j’ai fait un peu de mannequinat, mais, j’ai vite compris que ce n’était pas mon truc, car incompatible avec mon éducation.
Toujours dans la même période, mon grand frère, m’a associé au tournage d’un clip de Gospel avec une équipe de production de la chaine de télévision Antenne A, à qui j’avais fait part de mon envie de travailler. Quelques mois après avoir passé l’examen d’état, c’est Pascal Kalambayi, cameraman à cette chaine qui me contactera pour m’informer d’une vacance de post au sein de l’équipe de production de l’émission face B qu’anime jusqu’à ce jour Paulin Mukendi. C’est ainsi que Paulin Mukendi, responsable de l’Agence Plurielle Plus, deviendra mon premier employeur. Pendant huit mois avant d’intégrer Raga Sprl, j’ai la tâche de récolter des avis et témoignages sur les invités de l’émission.

Un début difficile à la télévision

À Raga Tv, je me suis vue confiée la production et la présentation du magazine culinaire Kitchen. Il fallait tout de suite trouver un cadre pour tourner l’émission zéro. Inconnue dans les milieux des médias, j’ai galéré pour trouver un restaurant pour démarrer mes premières productions. Je garde un bon souvenir du grand chef cuisinier Michel Lognoul qui m’a permis de tourner ma toute première émission télévisée dans le joli cadre de son restaurant Gastronomique ‘‘La Ciboulette” et d’en refaire une autre puisque par malheur, il s’est posé un problème dans la prise de son. Et, c’est à la suite d’une suspension à la télé que j’ai intégré Raga FM jusqu’à mon départ en 2003 pour Radio Okapi.

Début du parcours à Okapi

En 2001, j’apprends par Albert MBUYI BWEBWE, que j’appelle mon mentor, que la MONUC allait ouvrir une radio. Diplômée d’État seulement, je ne me donnais pas beaucoup de chance d’être recrutée à la radio onusienne. Mais, à quelques mois du lancement de ses programmes, je me suis retrouvée comme par miracle parmi les voix qui ont fait l’habillage de Radio Okapi. Nous étions à deux, Vianney Misumbi et moi.
J’étais fière d’être la voix féminine qui présentait et annonçait les programmes de cette prestigieuse Radio. Une année après, j’ai finalement rejoint Radio Okapi en tant qu’animatrice d’antenne, exactement le 27 février 2003.

Les rêves passés

Mon rêve (rire)… À un moment de ma vie, je rêvais devenir propriétaire d’un hôtel VIP. Aujourd’hui, j’estime qu’il n’est pas nécessaire de parler de ses rêves, mais plutôt concevoir des choses, les réaliser et les laisser parler à notre place.
Mais, pourquoi ne pas avoir un média en ligne plus tard ? Je souhaite aussi grandir dans l’entrepreneuriat, investir dans l’industrie alimentaire.

Une femme fière de son profil

Oui, je suis fière de la personne que je suis devenue, partir de nulle part, sans aucune formation, j’ai marqué les gens partout où je suis passée. Imaginez, quitter de l’animation, devenir journaliste économique, un domaine dans lequel beaucoup ne vont pas s’aventurer, ce n’était pas donné.
Et, à côté de tout cela, j’ai associé mes études, d’abord en marketing a l’ISC et puis une formation professionnelle en journalisme au Cefoji ; et ma vie de famille.

24 ans dans le métier, une seule mission qui a marqué son parcours

J’étais ravie de couvrir la récente visite du chef de l’État en Chine. Cela prouve que ma rédaction me fait confiance et apprécie mon travail. Avec mon expérience dans le desk économique, il était clair que j’allais être à l’aise de couvrir cette visite du chef de l’État à portée fortement économique.

La femme, appelée ne plus se victimiser

C’est la compétence qui prime, même si on cherche parité (rire) évitons des faveurs. D’une manière générale, la femme congolaise, quel que soit son domaine, est une travailleuse, c’est plutôt là qu’elle doit s’accrocher.

 

Ruth KUTEMBA