Dans un discours très attendu, le président sénégalais Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé qu’il ne se représenterait pas au scrutin de 2024, même si selon lui, il en avait le droit.

Mes chers compatriotes, ma décision longuement et murement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024“, a-t-il déclaré lors d’une adresse à la nation diffusée sur la télévision publique, mettant fin à un suspens de plusieurs mois.

Cette décision très salutaire a suscité une salve des réactions, y compris en dehors des frontières senegalaises . Plusieurs ont salué l’homme d’Etat et une décision d’apaisement dans un pays qui a connu début juin ses pires troubles depuis des années.

L’opposition a nuancé ce concert de louanges, soulignant le rôle de toutes les vies “sacrifiées” dans des manifestations pour la défense de la démocratie, et réclamant désormais “des élections inclusives”.

Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine, salue “une décision sage et salutaire”. “J’exprime mon admiration au grand homme d’Etat qu’il est d’avoir privilégié l’intérêt supérieur du Sénégal et de préserver ainsi le modèle démocratique sénégalais qui fait la fierté de l’Afrique“, a-t-il déclaré.

Paris a aussi salué sa décision en jugeant que “le Sénégal démontre à nouveau la solidité de sa longue tradition démocratique“, selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

Élu en 2012, réélu en 2019, il a fait réviser la Constitution en 2016. Elle stipule que “nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs“. Ses opposants estiment donc qu’il finit ses deux mandats légaux. Mais ses partisans le présentent comme leur candidat en 2024, arguant que la révision a remis les compteurs à zéro. Pour lui, le débat sur le plan juridique est tranché en sa faveur.

Bwana Muyenga