Judith Kilongwe Ozaisenga médecin dentiste depuis 2014 à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo où elle exerce dans un centre hospitalier d’État Maman Pamela en sigle “CHEM Pamela”.
En outre, mariée et mère de 2 enfants. Elle a effectué ses études primaires et secondaires au lycée de kimwenza où elle a obtenu son diplôme d’État dans l’option scientifique.

Ses études universitaires, elle les a effectuées à l’université de Kinshasa (UNIKIN) faculté de médecine, département de buccodentaire.

Cette semaine, le desk femme de globalinfos.net est allé découvrir cette femme passionnée par son métier

Ce métier est une passion pour vous ? Quelles sont vos motivations ?

Oui ! Une vraie passion, en travaillant, je ressens un vif sentiment pour le bien-être des malades. Pour être franche avec vous Ruth (sourire) , la dentisterie n’était pas bien connue à l’époque où j’ai obtenu mon diplôme. À l’UNIKIN, je voulais m’inscrire en Biomédical qui est l’un de trois (3) départements de ladite faculté ;n’ayant pas trouvé de place ,je m’étais vue obligée d’être en Dentisterie. C’est ainsi que je me suis retrouvée en Buccodentaire.

Après plusieurs années,j’ai appris à aimer la dentisterie, et à développer une passion.
L’autre raison qui m’a poussé à poursuivre avec la dentisterie est qu’un jour, j’avais perdu une de mes tantes qui avait des problèmes dentaires (regret) c’est quand j’avais pris conscience de ce beau et noble métier (rire)

Judith estime que la plupart des patients ignorent la dangerosité de cette pathologie

Mme Ruth KUTEMBA, vous savez, depuis mon enfance,je sentais cette envie de soigner des personnes malades, alors, plus je grandissais, plus j’étais encouragée et orientée dans ce sens. Mais hélas ! Constat amer, j’aimerais souligner que dans notre pays , le domaine de la dentisterie est ignoré, saboté par les patients concernés, ce qui est étonnant. Souvent , les malades préfèrent s’automédiquer avec les produits indigènes et venir au cabinet dans la dernière phase de la pathologie (regret) Certains patients ne répondent pas aux rendez-vous par négligence alors que nous offrons des soins de qualité aux personnes les désirant. Je sais de quoi je parle, parce que je suis médecin dentiste depuis l’année académique 2011-2012,mais l’application de ma profession c’est depuis 2014.

Avez-vous déjà assisté une fois à un décès dû à cette pathologie ?

Évidemment Mme, c’était à l’époque où j’effectuais mon stage de dernière année. Il s’agissait d’un phlegmon dentaire, c’est-à-dire une inflammation purulente des tissus conjonctifs causé par la carie dentaire ; étant une urgence, la vie du patient était devenue critique ( mis en cause) nous l’avions perdu.

Avez-vous des projets ?

Mon plus grand projet est d’ouvrir un cabinet dentaire pour traiter et prévenir les pathologies carieuses ainsi que d’autres infections de la sphère buccale.

Quel est votre point de vue des femmes dentistes en RDC ?

Très belle question, je pense avant d’etre médecin dentiste, elle est d’abord femme, première à éduquer, à instruire, elle influence le vivre d’une population en les associant à une bonne hygiène de la santé buccodentaire, elle dispense le traitement aux personnes malades .
La femme dentiste connait sa valeur, elle cherche à bien faire son travail et elle a un comportement cohérent avec ses valeurs ou son métier.

Auriez- vous un mot particulier à adresser aux femmes

La femme doit s’estimer, se considérer, et être capable de tout faire dans la vie, fournir les efforts pour obtenir ce qu’elle veut. Aux femmes dentistes, je vous demande de continuer à lutter pour la représentativité des femmes dentistes que nous sommes à tous les niveaux. Pour finir, je demande à l’Etat congolais de faire justice aux chirurgiens dentistes qui par ailleurs ne sont pas traités de la même manière que les médecins généralistes alors que nous avons tous les mêmes diplômes. ( Regret)

Judith Kilongwe Ozaisenga pense que si tout était à refaire, elle ne changerait
Jamais de profession , elle resterait la même personne, car elle se sent à l’aise dans son métier dit-elle : ” les soins que je donne aux personnes malades me réjouit.”

Ruth KUTEMBA