KELLY NKUTE STONY, ancienne étudiante à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC) où elle a obtenu son diplôme de licence en journalisme, option politique extérieure.
Actuellement, Journaliste à radio okapi où elle joue le rôle de coordonnatrice et présentatrice du magazine dialogue entre congolais.

Elle est aussi détentrice d’un diplôme de spécialisation en droit économique socio-culturel du Collège Universitaire Henry Dunant de Genève en Suisse.
KELLY NKUTE en RDC est membre de plusieurs associations de journalistes tant au niveau national qu’international. C’est notamment Journaliste en Action (JA), une association des journalistes qui défend et plaide pour l’amélioration des conditions de travail des professionnels des médias. Point focal RDC, du Réseau des Journalistes Africains Observateurs de l’Industrie, de la nicotine et du tabac, (REJOINT)

Cette semaine, le desk femme de globalinfos.net est allé à la découverte de cette femme qui rêve de créer une grande agence-conseil en communication politique, domaine qui la passionne.

Début du parcours professionnel

Un matin, je suis dans l’auditoire avec mes collègues, l’assistant du recteur entre et procède à l’appel nominal de quelques étudiants. J’en faisais partie. Ensuite, il nous dit demain, présentez-vous à la station de radio Okapi, on a besoin des stagiaires. Nous étions 40 à passer le test. Douze (12) seulement avaient été retenus et j’étais dans ce lot. Après deux mois de stage concluant, la hiérarchie satisfaite de mon travail m’a retenu comme pigiste. Et, le 1 janvier 2006, je signe mon contrat avec Radio Okapi comme journaliste full engagée et reconnue. Depuis 2006, je suis à Radio Okapi jusqu’à ce jour.

Je suis passé dans presque tous les services, rédaction centrale, okapi service, j’ai fait un peu de swahili et présentement, je suis dans la grande équipe du magazine dialogue entre congolais. Le rédacteur en chef avait estimé que je pouvais rejoindre l’équipe vu que je m’intéressais trop aux questions politiques.
Aujourd’hui, je coordonne et je suis la présentatrice principale de cette émission.
C’est l’émission phare de la radio Okapi, la plus suivie en RDC, je ne le dis pas pour me vanter, il y a des sondages qui peuvent l’attester. Ça fait du bien de savoir que l’on est suivi partout en RDC. (smile)

Les perspectives

J’aimerais me voir un jour, responsable d’une grande Agence-conseil en communication politique, domaine qui me passionne à défaut de faire de la politique active.
Deuxième rêve, c’est vrai que c’est ma carrière avant tout, beaucoup de gens me disent que je suis trop carriériste et que j’oublie parfois l’essentiel. Je leur rétorque toujours que mon travail est avant tout. Ça me permet de toujours apprendre et d’éviter de dépendre financièrement de quelqu’un. Ça forge le respect.
Mais, comme toute femme, je rêve aussi de fonder ma petite famille et je sais que ça arrivera. (Rire).

Mais, si l’opportunité m’était donnée, je donnerais le sourire à tous ces enfants abandonnés qui sont dans les orphelinats. Je ne supporte pas de voir les enfants souffrir.
Si j’avais des milliards comme Bill Gate, j’aurais construit des écoles pour ces orphelins ou ils étudieraient gratuitement ainsi leur donner la chance de devenir des femmes et des hommes respectables dans la société (Regret). Ils ont besoin d’affection et d’amour.

Les valeurs et les défis révélés

On dit de moi que je suis une personne autoritaire, sociable, séductrice, perfectionniste.
Mais, bon, perfectionniste, c’est un peu exagéré. Mais, moi, quand je fais les choses, j’aime le faire bien. Je ne suis pas dans l’à peu près.
Mes valeurs : l’intégrité et le respect de la diversité.
Dans mon parcours professionnel, je n’ai travaillé nulle part ailleurs qu’à Radio Okapi, où j’ai ma seule expérience professionnelle.
Défis relevés dans mon cursus, En arrivant à Radio Okapi, je me disais qu’un jour, je dois présenter le magazine dialogue entre congolais. Aujourd’hui, c’est chose faite. Mon professionnalisme et mes compétences ont payé. Je suis à la tête d’une équipe composée d’hommes, ce qui n’est pas facile. Tu sais, l’homme, avec son « ego », accepte difficilement d’être dirigé par une femme.
Je suis contente que les auditeurs apprécient ma façon d’animer le débat, parmi tant d’hommes.

Le journalisme, un rêve ?

Oui, un rêve d’enfance, ça me plaisait de voir les journalistes à la télé, faire les animations, parfois, je les imitais et mes parents me demandaient si c’est ce métier que je veux faire. Et, sans hésiter, je réponds par l’affirmative. Ils ne prenaient pas ça au sérieux. Mais, aujourd’hui, ils sont très fiers de moi.
Le journalisme n’est pas un métier facile. Vous devez être à la page. Vous devez beaucoup lire. Vous touchez à tous les domaines. Bref, il faut être cultivé. En passant, je lis beaucoup.
En me lançant en journalisme, j’avais un seul rêve, un seul objectif « Réussir ». Et, je pense que c’est le cas aujourd’hui. (Sourire)
Je me sens très épanouie dans ce métier que j’adore.

Un conseil aux journalistes

Il faut se démarquer par le professionnalisme. J’encouragerai les personnes qui veulent se lancer dans ce métier vraiment noble, où nous jouons le rôle de pont entre gouvernants et les gouvernés. C’est un métier noble qui ne peut être exercé par n’importe qui. Et, le journaliste doit être une personne intègre pour son respect, et celui de son travail.
Aujourd’hui, il y a trop de moutons noirs dans la profession qui exercent sans respect ni éthique ni déontologie. Le journaliste joue le rôle de l’historien au quotidien. Il privilégie la vérité. Nous devons remplir pleinement notre rôle de quatrième pouvoir en restant du côté de la vérité.

Un message aux femmes

Chères femmes, la vie est une chance, saisissez-la. Croyez en vous, en vos capacités. Si vous croyez en vous comme personne d’autre ne le fait, dites-vous que vous avez déjà gagné.
Ne laissez personne parler à votre place, se battre contre vous. Battez-vous seules pour que vos droits soient respectés, pour que vous soyez respectées dans la société.
Sans nous, les femmes, la vie n’a pas de sens (sourire).

Née à Lubumbashi, KELLY NKUTE a fait ses études primaires à l’école Maadini et elle a obtenu son diplôme en latin philo au complexe scolaire Imani Monseigneur Nsolotshi.
Elle est également point focal en RDC de Wowen in Media Network (WIMN), réseau des femmes journalistes mise en place par Graca Machel, veuve Mandela.
L’objectif de cette plateforme est d’offrir des espaces aux femmes de toute tendance, partager avec le public leurs quotidiens. Une façon d’aider ces femmes qui n’ont pas les moyens pour passer dans les médias à faire entendre leurs voix.
KELLY STONY NKUTE est d’un grand apport au sein de radio okapi. Elle participe à la production des programmes radiophoniques, la conception des nouvelles émissions par ses idées.

 

Ruth KUTEMBA