Neuilly KABENA, l’un des membres qui ont mis sur pied la CEI (Commission Électorale Indépendante) actuelle CENI par sa participation active dans le cadre du mouvement international des étudiants catholique MIEC en sigle. Journaliste depuis une vingtaine d’années ; elle a travaillé à la Radio Okapi pendant 15 ans. Actuellement, elle assume les fonctions d’assistante éditoriale à la Radio Maria-RDC de Lubumbashi, membre de la Famille Mondiale. Elle est mère de famille et catholique pratiquante.

Cette semaine, le Desk Femme de Globalinfos.net est allé à la rencontre de cette femme qui rêve de devenir interprète dans les loges des Nations-Unies.

Le journalisme, une passion depuis l’âge de 5 ans

Depuis l’âge de cinq ans, je nourrissais le rêve d’être journaliste, je parcourais les livres de la bibliothèque de mon père et chaque fois, je devrais les présenter avec un style journalistique devant mes parents ou mes amis. Ce rêve s’est vite dissipé avec les conflits de 1994 au Katanga. Je voyage vers le Kasaï et je n’ai pas trouvé une formation en latin philo. Je me désoriente vers la chimie biologie pour faire mon deuxième choix plus tard, la pédiatrie. En deuxième année de médecine, j’arrête les cours.
Le dégoût du sang a eu effet sur moi. Dans la même année, j’essaie de me trouver des petits boulots en secrétariat de bureau. Un samedi ensoleillé de 1999 me fait une rencontre qui a changé le parcours de ma vie . Antoine Tshihenga, paix à son âme, va m’inviter dans son programme radio avec les enfants. Curieusement, lorsque je prends la parole pendant l’émission, il quitte le studio en me faisant signe de continuer. Je le fais jusqu’au terme . Puis il me demande de présenter le journal ; sans hésiter je parcours les premières informations en province, il me charge les restes et je conclus aussi le journal . Et c’est le début d’une longue et belle aventure.

Neuilly Kabena fut la voix la plus écoutée sur les ondes de la KHRT ( Kasaï Horizon Radiotélévision ) et mon nom était sur toutes les lèvres . Mais un petit malheur vient vite à ma porte, je vous épargne l’histoire et me voilà revenir au Katanga en 2000 pour reprendre mes études en communication option journalisme.

Recrutement à la Radio Okapi

Mes études universitaires ont débuté à Kinshasa à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC), mais mes parents ne se sont pas entendus que je reste à Kinshasa , ma mère surtout a tout fait pour que je rentre à Lubumbashi où je poursuivis ma formation à ISIM ; Institut Supérieur Interdiocésain Monseigneur Mulolwa jusqu’à l’obtention de mon diplôme en 2005 .
Maintenant, mon recrutement à la Monusco fut un destin qui, ; à mon avis, était tout tracé.
En 2001, j’avais participé à un atelier de la Monusco tenu à Safina ; je vous rappelle que j’étais membre du noyau de communication au niveau de Safina. Lors des débats , je pose une question sur ;
Que faire pour être embauché à la Monusco ;
Bien, écris une lettre de demande d’emploi dans ton domaine et peut-être tu suivras le reste du processus.
LOL ! Nous avons écrit avec mes amis des demandes et les lui avons remis . Des lettres écrites à la main (rires) . Puis, je voyage à Kinshasa pour un dialogue politique et démocratique : Étudiants et Autorités politiques du pays : L’époque de 1+4 qui devrait déboucher sur des élections libres et démocratiques . C’est ce dialogue qui nous amènera plus tard la CEI, Commission Electorale Indépendante et nous avons placé Monsieur l’abbé Malumalu à la tête de cette commission, bien-sûr, il y avait plusieurs assises comme ça tenues entre nous congolais . C’était en décembre 2004-2005. Je rentre le 04 janvier , je reçois un appel du DHR Monusco pour les premiers tests d’embauche . Imaginez une demande déposée en 2001. J’ai eu des frissons !

Une histoire qui Inspire

Quand j’arrive le lundi pour les tests, je trouve Mme Rose Lukanu Tshiakwiza, à l’époque elle travaillait à la RTNC, d’autres que j’ai connu plutard qui étaient des grands journalistes plus expérimentés que moi, et j’ai commencé à trembler.
Curieusement, dans la salle, je m’en sortais plutôt bien et même les témoignages que j’ai reçus plus tard de mes concurrents le prouvent . C’est l’époque des ordinateurs à caboche et unité centrale séparée. J’étais la seule à allumer ce dernier et ouvrir une page world . Trois autres tests ont suivi à intervalles jusqu’à la signature du contrat .
L’exemplarité d’une détermination inimaginable
Là encore, c’est une histoire hors pair, mais quand la Vierge Marie intercède, Jésus cède. Je ne sors jamais de chez moi sans passer par ma paroisse pour prier. Je n’avais aucuns documents administratifs valables . Pendant que je courais çà et là, je croise un papa au niveau du grand Labo où je partais chercher le certificat d’aptitude physique . Quand tu pries le matin et tu demandes à Dieu de croiser les bonnes personnes, en voilà la preuve. Ce papa m’a fourni tous les certificats : bonne vie et mœurs, aptitude physique ; alors tout.
Je rentre à Mulolwa pour mon diplôme, on me délivre une attestation des côtes . Tout ceci en un jour, car déjà au niveau de la Monusco la DRH rentrait sur Kalemie son poste d’attache . Une fois les documents réunis, j’ai vite couru à la Monusco aux environs de 15 H .
Me voilà remercié, encouragé, honoré même pour commencer mon job exactement le 17 janvier 2005, ce jour n’est pas férié à la Monusco . Plutard le 02 mars de la même que j’ai signé mon premier contrat. Ma détermination a payé. De janvier 2005 en aout 2006, nous avons travaillé à deux avec Jean Ngandu, un grand binôme, des complices. Notez aussi que mon arrivée à la Radio Okapi était la concrétisation d’une préparation qui a commencé par les Radios comme la RTNC, Tam-Tam , Mosaïque et RCK.

Perspectives

J’ai toujours voulu être interprète dans les loges des Nations Unies. À l’université, je voulais aller vers l’interprétariat avec les langues comme le latin , le portugais ou l’espagnol . J’apprends via les applications intelligentes . Et aussi maîtrisée les quatre langues nationales avec le kikongo (sourire).

Un mot à la femme

Aux confrères de ma profession, travaillez avec intégrité et professionnalisme . Les portes s’ouvriront . J’ai fait presque toute la RDC, et je continue à voyager Ruth KUTEMBA, aujourd’hui tu peux être à Global infos, tu ne sais pas demain. Tu connais l’histoire du feu directeur de cabinet du Président de la République Kasongo MWEMA, paix à son âme, il était brave.

Des femmes comme Tina Salama aujourd’hui porte-parole du chef de l’État sont un modèle de ma persévérance. J’admire sa détermination . De Radio Okapi à la présidence de la République, c’est grâce au journalisme et aux compétences acquises . Par la qualité de votre travail, vous serez respecté. Me voilà actuellement occupé ce poste à la RM-RDC Lubumbashi .

Neuilly KABENA, évolue actuellement dans une chaîne de radio de renommée mondiale, Radio Maria, où elle assume les fonctions de directrice des programmes. Ses périodes sombres, elle préfère ne pas les partager, car ses difficultés la façonnent et la rendent meilleure. Souriante, elle arbore soigneusement ses foulards à la tête, un style qu’elle assume purement congolaise en lieu et place des extensions.

 

Ruth KUTEMBA