La 9e édition s’est achevée sur un match de foot, après dix jours d’un événement international sur lequel la RDC espère capitaliser pour redorer son image.

Une foule immense s’est massée dimanche dans le quartier du stade des Martyrs de Kinshasa où un match de foot suivi d’une cérémonie de clôture ont marqué la fin des 9e jeux de la Francophonie.

«Aussi bien le stade des Martyrs (d’une capacité de 80.000 places) que le palais du Peuple (siège tout proche du Parlement) débordent de monde», indiquaient en début de soirée les organisateurs, en demandant aux habitants, pour des raisons de sécurité, de ne plus tenter de se rendre dans ce secteur.

Dès l’après-midi, face à un service d’ordre débordé, le quartier était envahi de dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup, n’ayant pu accéder au stade pour le match final entre le Cameroun et le Burkina Faso (2-1), se dirigeaient vers le palais du Peuple, espérant y trouver un concert ou une autre activité
difficultés «au début». Le manque d’eau dans certains logements, la file d’attente au réfectoire, les transports compliqués ont suscité les plaintes de certaines délégations, dès leur arrivée.

Les problèmes logistiques ont été gérés sinon réglés peu à peu et n’ont pas empêché la tenue des jeux dans des conditions qui ont étonné en premier lieu les habitants de Kinshasa eux-mêmes, habitués à des infrastructures délabrées, aux «tracasseries» policières et aux rues jonchées de détritus.

Le «miracle congolais»

Souvent en famille, ils sont venus en nombre assister à des épreuves d’athlétisme, de lutte, de judo, de basket ou de tennis de table, dans des stades et gymnases réhabilités ou construits spécialement pour ces jeux. Au total, vingt disciplines, sportives et culturelles, étaient au programme.

Le Maroc arrive en tête de la moisson de médailles, avec près d’une soixantaine, suivi de la Roumanie et du Cameroun, avec une quarantaine. Plusieurs records de la Francophonie ont été battus en athlétisme

Selon Zeina Mina, directrice du Comité international des jeux de la Francophonie (CIJF), cette édition des jeux, créés en 1989 et organisés en principe tous les quatre ans, a enregistré plus de 3.500 participants, dont 1.810 sportifs et artistes ayant pris part aux compétitions. Trente-sept pays étaient représentés. Le défi a été «relevé», cela fait partie du «miracle congolais», dit-elle.

Un miracle, car jusqu’à leur ouverture, le doute a subsisté sur la tenue des Jeux, qui auraient dû avoir lieu en 2021 mais ont été reportés deux fois, d’abord à cause du Covid-19, puis en 2022 parce que rien n’était prêt pour les accueillir.

«Pas de prix»
Jusqu’à la dernière minute, des sites étaient d’ailleurs encore en chantier. Face à cela, certains participants, tels le Québec qui a invoqué des raisons de sécurité et de santé, ont décidé de ne pas concourir ou ont réduit la taille de leurs délégations.

Les Jeux ont par ailleurs été précédés d’une polémique autour de la présence de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo. Celle-ci est rwandaise et les relations entre Kinshasa et Kigali sont exécrables, la RDC reprochant au Rwanda de soutenir une rébellion qui occupe une partie de son territoire. Elle n’est finalement pas venue.

Avec l’AFP