Décidé de l’avenir de l’État de siège, de sa requalification, ou de sa levée, voilà la raison principale qui réunit plusieurs personnalités politico administratives, militaires, judiciaires autour d’une table ronde sur l’évaluation de l’État de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Pour Yann Kimba, porte-parole de l’Alliance Nationale des Fédéralistes Kyunguistes (ANAFEK), parti politique de l’union sacrée de la nation, l’état de siège a permis de stopper l’avancée des rebelles qui n’ont pas pu atteindre la ville de Goma qu’ils avaient pris pour cible.

Plus de deux ans maintenant aujourd’hui, il est question de revoir le bilan, de la présence de nos amis militaires à la tête de ces deux provinces et je crois que nous ne pouvons parler de la fin de la guerre parce que ya encore d’autres zones sous occupation du groupe rebelle M23. Cependant, nous pouvons également retenir un aspect positif, plusieurs assauts de M23 ont été stoppés et aujourd’hui la ville de Goma n’est pas atteinte parce que c’était la cible de ce groupe rebelle “, dit-il après le lancement des assises à Kinshasa.

Pour lui, les décisions sont prises précipitamment malgré que le bilan reste mitigé. Yann Kimba estime qu’il revient aux grands décideurs qui prennent part à ces assises de décider de sa requalification ou de son maintien tout en donnant un bilan exact au bout de ces deux ans.

Personnellement , je pense que le bilan reste mitigé, nous aurions aimé que les militaires mettent carrément fin à l’insécurité dans la partie Est mais l’essentiel est qu’ils sont parvenus à freiner les avancées des rebelles. Je pense qu’ il revient maintenant aux décideurs qui prennent part à ces assises de nous donner le bilan exact des nos amis militaires à la tête de ces deux provinces et je pense que s’il faut requalifier leurs présences, cette décision émane de cette table ronde “, poursuit-il.

Et d’ajouter :

Mais personnellement, je ne voudrais pas qu’on prenne des décisions par précipitation, c’est vrai je voudrais voir les civiles récupérer le pouvoir qui détermine de l’expression de la volonté du peuple. Les gouverneurs ont chômés pendant longtemps, ils n’ont pas pu travailler selon leurs mandats conformément et si le président a décrété cet état de siège, c’est parce qu’il y avait urgence et je crois on fera en sorte que la paix revienne définitivement dans cette partie de la République “.

Débuté le 14 août 2023, les assises sur l’évaluation de l’État de siège iront jusqu’au 16 août 2023.

Cette mesure exceptionnelle a été décrétée par le Président de la République depuis 2021 pour mettre fin aux assauts du groupe rebelle M23 et aux tueries en série dans la partie Est du pays, eux qui contrôlent quelques localités du Nord-Kivu.

 

Ruth KUTEMBA